C-d'Iv- De la liberté provisoire du président Gbagbo et de Blé : la FIDHOP met la CPI face a ses responsabilités !

        DECLARATION DE LA FIDHOP : 

Dans l'attente, bien respectueusement, de la décision des juges de la Cour Pénale Internationale (CPI) devant annoncer officiellement la libération provisoire du Président Laurent GBAGBO et du ministre Charles BLE GOUDE ;

La FIDHOP (la Fondation Ivoirienne pour les Droits de l'Homme et la vie politique) ne peut s'empêcher de se prononcer sur la folle rumeur ayant marqué cette période d'attente, qui s'est déclenchée dans l'après-midi du vendredi 14 décembre 2018 et qui a occasionné des liesses populaires partout  en Côte d'Ivoire (surtout), ainsi que dans les capitales européennes ou en Amérique.

A qui la faute et à quoi devrons-nous nous attendre maintenant ?

1. Pour la FIDHOP, une précision préalable s'impose !
Le fait de jubiler bien avant l'annonce d'une décision de justice n'est en rien un crime ou une faute qui pourrait faire changer une décision de justice ! A moins qu'il s'agisse d'un tribunal de juges décidant selon leurs humeurs, et hors du Droit.
Sinon, rien, ni aucune loi humaine, ni la CPI (en dépit des pouvoirs dont disposeraient ses juges) ne peut interdire à des Ivoiriens d'exprimer leur joie. C'est un Droit Humain !
De plus, après sept (7) années d'attente, de mobilisations et de soutiens permanents à leurs Leaders, en vue d'entretenir cet espoir de les revoir libres, retournant en Côte d'Ivoire ; cet espoir qui les a fait vivre depuis ce 11 Avril 2011 cauchemardesque, il est légitime que ces Ivoiriennes et ces Ivoiriens explosent de joie ! Surtout lorsqu'une rumeur aussi positive a été savamment favorisée par les juges de la CPI eux-mêmes !

2. Pour la FIDHOP, Oui !, les juges de la Cour pénale internationale en charge de ce procès sont les seuls responsables des liesses populaires qui ont été exprimées en Côte d'Ivoire et dans le monde le vendredi 14 décembre dernier. Pourquoi ?

3. En effet, cela fait la deuxième fois que le trio des juges en charge du procès BENSOUDA contre GBAGBO et BLE GOUDE décident, en vertu du pouvoir que leur confère le Statut de Rome, de suspendre le cours normal de ce procès qui n'aurait jamais dû s'ouvrir le 28 Janvier 2016.
D'abord, après avoir entendu tous les témoins de l'accusation, et alors que la défense se préparait à appeler ses témoins, ce sont eux, les juges, qui ont suscité l'ouverture des audiences en acquittement pouvant mettre un terme au procès à ce stade. Ces audiences se sont tenues sur la période du 1er Octobre à la mi-Novembre 2018.
Puis, alors que la Côte d'Ivoire tout entière et l'Afrique demeurent dans l'attente du verdict salvateur qui devra tomber d'ici à la fin Mars 2019, ce sont encore eux, les mêmes juges de ce tribunal, qui décidèrent d'eux-mêmes, subitement, et malgré une voix dissidente sur les trois, que se tienne une autre audience devant statuer sur une possible mise en liberté provisoire des illustres accusés sans preuves.
Pourquoi donc avoir introduit ces deux procédures dans la procédure normale ? A quelles fins ?

4. Pour la FIDHOP, il est donc tout à fait logique que les accusés, leurs conseils, leurs familles et surtout les « masses populaires des supporteurs du Président Laurent GBAGBO et du ministre Charles BLE GOUDE » se nourrissent de plus en plus d'espoir et finissent par exploser de joie à la moindre rumeur provoquée par les juges eux-mêmes.

5. Pour la FIDHOP, ces juges devraient plutôt répondre à ces interrogations légitimes que soulèvent leurs attitudes et leur silence.
Pourquoi à la fin de l'audience du jeudi 13 Décembre, le verdict n'a-t-il pas été donné immédiatement, puisque tout porte à croire qu'une décision de mise en liberté provisoire avait été arrêtée à l'avance par la majorité des juges ?
Mais surtout, pourquoi les juges n'ont-ils pas respecté le rendez-vous du vendredi 14 Décembre à 10H30 qu'avait fixé le juge-président, l'Italien Cuno Jakob TARFUSSER pour donner la décision relative à la mise en liberté provisoire?
Et même, dans l'hypothèse où il serait advenu une quelconque situation imprévue, pourquoi les juges ne se sont-ils pas expliqués aussitôt ? Pour l'image de la CPI et pour le respect de tous ces citoyens du monde entier qui suivent cette affaire et dont leurs impôts contribuent à faire fonctionner la CPI, les juges n'ont-ils pas l'obligation de s'excuser ?

6. Pour la FIDHOP, ce sont les improvisations des juges, qui convoquent les audiences, qui les suspendent, ou qui les ajournent à leur guise, sans explications ni justifications, qui ont provoqué la folle rumeur du vendredi 14 Décembre dernier !

7. Pour la FIDHOP donc, en l'état actuel  de la situation, au regard de l'état d'esprit actuel  de tous les Ivoiriens, de tous les bords politiques, y compris même les victimes de toutes ces longues années des crises survenues en Côte d'Ivoire ; devant l'impérieuse nécessité pour le peuple ivoirien d'en finir avec la crise postélectorale de 2010-2011, afin de sceller la Réconciliation nationale et la Paix durable, les trois juges de la CPI en charge de ce procès n'ont plus d'autres options que d'annoncer, ici et maintenant, la liberté provisoire de MM GBAGBO et BLE GOUDE ; en attendant leur acquittement total et définitif d'ici la fin Mars 2019. Ainsi, ces juges auront libéré tout une Nation !
HEUREUSEMENT, cette rumeur donne à la CPI et à la Communauté internationale de savoir déjà que les réactions des Ivoiriens et des Africains à l'annonce de cette mise en liberté provisoire ne seront que des expressions de la joie partout dans le monde ; et jamais de la violence en Côte d'Ivoire !
Ce qui ne serait évidemment pas pareil, si ces juges en décidaient autrement !

Fait à Rome, le 16 Décembre2018

* Dr. BOGA S. GERVAIS   
Président-Fondateur de la FIDHOP

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