Crise anglophone : Kamto veut envoyer certains pontes du régime à la CPI


‘Les dirigeants civils poussent l'armée à faire des choses absurdes’


Dans une vidéo de 27 Minutes publiée il y a deux jours dans les réseaux sociaux, Maurice Kamto qui se réclame vainqueur de la présidentielle de 2018 a lancé un message plus ou moins voile à l'endroit des dirigeants camerounais sur ce qu'ils entendent, sa coalition et lui faire pour résoudre la crise anglophone et rétablir la vérité des urnes.

Si pour beaucoup d'opposants camerounais et même les acteurs de la société civile de premier plan le dernier recours pour une élection présidentielle c'est le conseil constitutionnel, Maurice Kamto qui est l'un des meilleurs juristes dans le monde, voir le meilleur selon certains témoignages, sait qu'au-dessus de cette instance suprême nationale, il y a d'autres recours. Il sait aussi qu'au-dessus de la justice camerounaise pour ce qui est de la crise anglophone, il y a la justice internationale, dont la CPI, (Cour Pénale Internationale.)

Selon la presse locale citée par l'agence de presse APA News, dont The Post, The Daily et The Guardian, plus de 65 civils ont été tués ce Week-end dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.

Depuis le début de cette guerre fratricide entre d'un côté un gouvernement et de l'autre coté une partie de la populations ayant pris les armes pour s'opposer à la répression militaire suite aux revendications politiques, l'on dénombre selon les ONGs plus de 175 morts au sein de la force publique , plus de 450 civils tués et un peu plus de 400 000 réfugiés dont 75000 personnes au Nigeria selon l'agence nigériane de gestion des urgences (SEMA) .

Un véritable génocide selon le président élu Maurice Kamto qui accuse le pouvoir de Yaoundé d'exacerber la situation.

''Le pouvoir de Yaoundé qui contribue à exacerber la situation à cause de la défaillance de son leadership et de sa gouvernance a perdu toute crédibilité pour l'apaisement et la résolution de ce problème'' explique Maurice Kamto avant de préciser ''Si rien n'est fait, Il est à craindre que l'escalade ne débouche sur une guerre totale.''

Maurice Kamto accuse le gouvernement de persister dans l'option militaire au lieu de recourir au dialogue inclusif comme les instances nationales et internationales l'ont recommandé.

L'armée camerounaise accusée d'exactions

Plusieurs institutions dont la commission nationale des droits de l'homme ont directement accusé l'armée camerounaise d'exactions. Le 08 Mai 2018, Dr. Chemuta Divine Banda disait lors de la 24ème  session de la commission nationale des droits de l'homme au palais des congrès « l'armée braque, tue et met le feu ». Deux semaines avant, soit le 26 Avril 2018 dans un interview accordé à l'AFP, le Général Donatien Melingui avait laissé entendre que ''l'armée brûle les maisons en Ambazonie''.

« Je n'ai plus de nouvelle de mes parents depuis six mois, confie Pierrette. Leur village a été attaqué par les forces camerounaises, dans le département de la Manuy  (Sud-Ouest). La population, dont mes parents, a fui dans la forêt. Depuis, plus rien. Le village, lui, a été brûlé par les soldats. » Explique Emma à La Croix.

Pour Maurice Kamto, ces actes sont tout simplement des absurdités que leur font faire les dirigeants civils, premiers responsables.

« …Des soldats exténués et mutilés pour certains ne savent plus pourquoi ils se battent; amener les soldats camerounais à tirer sur les insurgés camerounais avec un armement dérisoire ne peut être un but de guerre pour ceux qui sont appelés à sacrifier leur vies. »

« Nous ne pouvons laisser sans rien faire que continue de couler le sang de nos compatriotes, que le régime nous tue tous s'il le veut, nous ne nous borneronst plus a des propositions dont ils se moquent complètement, nous allons agir jusqu'à ce qu'une solution politique adéquate soit adoptée », rassure Maurice Kamto qui promet d'utiliser tous les moyens nécessaires pour braver le régime qui jusqu'ici n'entend pas cesser de poursuivre avec la répression. Une situation qui a pour seul effet de  radicaliser les populations.

Selon Mgr Cornelius Fontem Esua, archevêque métropolitain de Bamenda, le séminariste Gérard Anjiangwe, qui devait commencer le 12 octobre prochain, sa formation au Centre de formation spirituelle Jean Marie Vianney de Bafut, a été tué le jeudi 4 octobre 2018. Mgr Cornelius Esua explique au journal La Croix Afrique « qu'ils étaient placés devant l'Église quand un camion militaire venant de Ndop s'est arrêté à l'entrée de la route qui mène à l'église. Quelques militaires sont descendus du camion et ont commencé à tirer. »… « Les militaires ont essayé d'ouvrir la porte en vain; ils ont approché Gérard couché à même le sol et lui ont demandé de se lever, chose qu'il a faite en hésitant », raconte l'archevêque de Bamenda.

Après l'avoir interrogé, les militaires vont demander au séminariste de se recoucher. « Puis on lui a tiré trois balles au cou et il est mort sur le coup », relate Mgr Cornelius Fontem Esua

Le candidat de la coalition invite les pays amis à aider le Cameroun à mettre un terme au massacre en cours dans les régions anglophones du pays car selon lui, l'indifférence et l'attentisme sont de graves erreurs dans la résolution des conflits, ils aboutissent généralement à des catastrophes humanitaires sauf si on avait pris conscience à temps.

« …Invite la communauté international sur la tragédie en cours dans mon pays, les atrocités qui sont commises sont les crimes les plus graves sanctionnés par la communauté internationale parce qu'ils bouleversent la conscience humaine'' Maurice Kamto

Maurice Kamto en sa qualité de juriste qui a toujours privilégié le droit à la violence, aurait selon certains sources anonymes, engagé des démarches auprès des juridictions internationales pour la crise anglophone afin que des responsables civils puissent répondre de leurs actes.

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