Depuis vendredi matin, c'est devant le Conseil de Sécurité des Nations que se jouent une autre partie des “prolongations” de l'élection présidentielle du 30 décembre 2018 en République démocratique du Congo.
Quoiqu'il ait décliné l'invitation du Conseil de Sécurité de l'ONU, pris qu'il est par le travail relatif aux résultats des élections dont ceux des législatives sont attendus depuis jeudi, le président de la Commission électorale Nationale Indépendante (CENI) de la RDC s'est adressé à cet organe Onusien via une liaison vidéo.
A cet effet, Corneille Nangaa, convaincu que la centrale électorale dont il a la charge a fait sa part du travail attendu, a exhorté vendredi le Conseil de sécurité de l’ONU à soutenir les nouvelles autorités élues en République démocratique du Congo.
“Nous avons aujourd’hui un président élu” et les nouvelles autorités “doivent être soutenues par la communauté internationale”, a exhorté monsieur Nangaa, qui a par ailleurs souligné que la contestation des résultats des élections était un exercice favori de l'église catholique au Congo qui n'en est pas à sa première expérience en la matière.
Mise en garde contre les conséquences d'une annulation des résultats de la présidentielle
Mettant en garde contre une annulation du scrutin qui pourrait découler des manœuvres en cours qui sont le fait non seulement du candidat arrivé en deuxième position, mais aussi de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) et de certaines puissances étrangères qui ont pris fait et cause pour lui au détriment du peuple congolais souverain, et qui en plus l'encouragent dans cette voie, le président de la CENI a été on ne peut plus ferme en évoquant ce sur quoi pourrait déboucher le contentieux électoral devant la Cour Constitutionnelle. « Pour les contentieux, il n’y a que deux options : soit confirmer les résultats de la CENI, soit annuler l’élection. Annuler l’élection voudrait dire que les institutions en place se poursuivraient ». a affirmé monsieur Nangaa pour qui l'organisation des élections en RDC et la proclamation des résultats auront été « un exploit » résultant d'un « effort surhumain », compte tenu de la “méfiance totale” prévalant en RDC.
Autrement dit, le régime du président Joseph Kabila resterait en place jusqu'à l'organisation d'une autre élection présidentielle si l'élection était annulée, et il faudrait attendre longtemps encore pour mobiliser les moyens financiers, matériels, humains et logistiques pour ce faire.
La CENCO intraitable
La CENCO qui avait craint en début de matinée que la non intervention de la CENI devant le Conseil de Sécurité entraine le report de la sienne, a finalement pu s'exprimer, en restant sur sa position. Aussi a-t-elle urgé l’ONU de «demander à la CENI de publier le plus vite possible les procès-verbaux pour donner la possibilité aux candidats de comparer leurs données à celle de la Commission électorale».