Après avoir acquitté mardi l'ancien président ivoirien et l'ancien ministre Charles Blé Goudé pour insuffisance des preuves de l'accusation, et surtout après avoir rejeté mercredi matin l'appel interjeté par le procureur pour les mêmes raisons, la Cour pénale internationale (CPI) a effectué mercredi soir un vertigineux rétropédalage, en suspendant la remise en liberté des leaders politiques ivoiriens à la suite d'un nouvel appel du procureur.
"En attendant la décision de la chambre d'appel sur l'appel du procureur (…) MM. Gbagbo et Blé Goudé resteront sous la garde de la CPI", a fait savoir un porte-parole de la CPI à La Haye. Une décision inattendue qui contraste avec une précédente, quelques heures plus tôt, quand les juges de la Cour ont "constaté qu'il n'y avait pas de circonstances exceptionnelles allant à l'encontre de la mise en liberté de M. Laurent Gbagbo et M. Charles Blé Goudé (ex-chef du mouvement des Jeunes patriotes) suite à leur acquittement".
De là à croire que la Cour Pénale Interationale -qui n’a pas toujours eu les coudées franches pour démontrer son indépendances vis-à-vis des puissances occidentales- a subi des pressions émanant de ceux qui avaient orchestré le renversement de Gbagbo et sa déportation à la Haye, il n’y a qu’un pas. Un pas d’autant plus facile à franchir que le retour éventuel de l’ancien chef de l’Etat en Côte d’Ivoire est considéré comme une sérieuse menace pour le régime en place qui n’évoque l’alternance en 2020 qu’en terme de partisan de Ouattara succédant à Ouattara à la tête de l’Etat.