Côte d’Ivoire : Le FPI dénonce son exclusion de la reforme de la CEI par le régime Ouattara

C’est un Assoa Adou particulièrement remonté contre ce qu’il a qualifié d”’attitude méprisante” et de ”manière cavalière et anti-démocratique”, qui s’est présenté lundi face à la presse ivoirienne et internationale pour protester contre la mise à l’écart du FPI fidèle au président Gbagbo par le gouvernement Ouattara, dans le cadre du dialogue politique en vue de la réforme de la Commission électorale indépendante de Côte d’Ivoire (CEI). Une dénonciation d’autant plus justifie que le pouvoir ivoirien qui fait mine de e pas savoir de quel côté se trouve la légitimité au sein de la famille FPI, a choisi son FPI à lui, celui du Premier ministre Affi N’Guessan, alors qu’il aurait pu tout au moins, invité les deux factions.

Ci-dessous, la déclaration du Secrétaire Général du FPI

Ce lundi 21 janvier 2019, le chef de l’Etat, Monsieur Alassane Ouattara, invite les partis politiques à une discussion sur la reforme de la CEI. Le Front Populaire Ivoirien de Laurent Gbagbo n’est pas invité. Dans son message à la nation du 6 aout 2018, le chef de l’Etat, Monsieur Alassane Ouattara a déclaré ceci : « Comme le recommande notamment la Cour Africaine des droits de l’Homme et des Peuples, j’ai instruit le gouvernement à l’effet de réexaminer la composition de la Commission Electorale Independent (CEI). Je souhaite, en effet, que les prochaines élections soient inclusives et sans violence».

Cette promesse n’a pas été tenue et les élections locales du 13 octobre 2018 ont eu lieu avec des troubles qui ont causé de nombreux morts et des dégâts matériels comme on pouvait le craindre. Pour rappel, en septembre 2011, le FPI, suite à une rencontre avec le chef de l’Etat, privilégiait déjà la reforme de la CEI dans son mémorandum. Ensuite, le Conseil de Sécurité de l’ONU, à travers sa résolution 2062 du 26 juillet 2012 demandait déjà « au Gouvernement ivoirien et à tous les acteurs politiques de veiller à ce que les prochaines élections soient ouvertes, transparentes, libres et régulières et se déroulent dans le calme, et à ce qu’elles favorisent la représentativité politique et la réconciliation, en choisissant une date opportune, en assurant la sécurité et en procédant aux réformes électorales utiles (…) »

En 2013, au cours d’une rencontre organisée par le gouvernement dans le cadre du dialogue direct avec le FPI, le Front Populaire Ivoirien a réaffirmé sa préoccupation pour la normalisation de la vie démocratique en Côte d’Ivoire. Le 18 novembre 2016, sur saisine de l’ONG, Actions pour la Protection des Droits de l’Homme (APDH), la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, estimant que la composition actuelle de la CEI viole le droit des citoyens ivoiriens à choisir librement leurs dirigeants, a condamné l’Etat de Côte d’Ivoire et l’a enjoint de modifier l’organe électoral afin de le rendre conforme aux instruments internationaux dont notre pays est signataire. Mais le chef de l’Etat, malgré la promesse qu’il a faite le 06 août 2018 de « réexaminer la composition de la CEI avant les prochaines élections » a fini par se rétracter, à la surprise générale.

Or l’annonce du 6 août 2018 pouvait faire espérer à une décrispation de la situation politique en Côte d’Ivoire et permettre à tous les partis politiques de faire valoir leurs ambitions sur le terrain et par la seule voie des urnes. Pour le Front Populaire Ivoirien, la reforme des institutions relatives aux élections justes, démocratiques et inclusives est un élément important de la réconciliation nationale et ne doit en aucun cas être sabordé par des manœuvres politiciennes. Ce lundi 21 janvier 2019, le chef de l’Etat, décide d’ouvrir des discussions relative à ladite reforme comme nous l’annoncions plus haut.

Le Front Populaire Ivoirien du Président Laurent Gbagbo n’est pas invité à cette rencontre. Face à cette attitude méprisante, le Front Populaire Ivoirien de Laurent Gbagbo élève une vive protestation contre cette manière cavalière et anti-démocratique de conduire les affaires de l’Etat. En conséquence, le FPI de Laurent Gbagbo, fidèle à sa philosophie de dialogue démocratique, prend la communauté nationale et internationale à témoin. Le Front Populaire Ivoirien de Laurent Gbagbo ne se sent donc pas concerné par cette mascarade qui va éluder les vrais problèmes de la Côte d’Ivoire qu’il pose depuis toujours et plus particulièrement depuis 2011.

Fait à Abidjan, le lundi 21 janvier 2019

Pour le front populaire ivoirien
Le Secrétaire Général
Dr Assoa Adou

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