Biya-Kamto: la dernière ligne droite d’un combat fratricide sans quartier ni pitié !
Le régime militaire à tête civile issu du hold-up électoral fomenté le 22 octobre 2018 avec la complicité du Conseil constitutionnel vient de monter d’un cran supplémentaire dans la provocation.
Ainsi, Maurice Kamto, président élu lors du scrutin du 7 octobre dernier, trimballé depuis le 28 janvier des cellules de la Police Judiciaire à celle du Groupement Spécial d’Opérations en charge de la lutte anti-terroriste, a finalement échoué, samedi en fin d’après-midi, à la prison militaire spéciale du Secrétariat d’Etat à la Défense chargé de la Gendarmerie.
Ce transfert dans un centre de détention encore plus réputé pour sa pratique de la torture illustre la mise en route du rouleau compresseur annoncée par le régime de Yaoundé et relayée dans les médias classiques et sur les réseaux sociaux par ses partisans et thuriféraires, dans le but de broyer Maurice Kamto, d’une part, et d’autre part, la volonté dudit régime de susciter une vive réaction des partisans du Pr. Kamto pour avoir l’occasion de les éliminer définitivement par une répression sanglante.
En effet, quoique acquis à la cause défendue par Maurice Kamto, les Camerounais n’ont pas réagi jusqu’ici à la mesure de l’affront qui leur est fait, depuis l’arrestation le 28 janvier de Maurice Kamto et de deux autres figures de l’opposition qui s’étaient alliées à lui pendant l’élection présidentielle (Penda Ekoka et Albert Dzongang), ainsi que de quelques centaines de militants de l’opposition, arrestation précédée deux jours auparavant de celle de Paul Eric Kingue (opposant et ancien prisonnier politique qui réclame à l’Etat du Cameroun une somme de 6 milliards F.CFA pour avoir été privé injustement et arbitrairement de liberté pendant huit bonnes années) et l’artiste musicien Serval Abé dit “Général valsero”), ainsi que de plus de deux cents autres militants de l’oppositions cueillis pour avoir participé aux manifestations pacifiques du samedi 26 janvier 2019 à l’appel de Kamto, et donc “coupables” de soutenir l’homme politique qui sème la panique dans le camp du “pouvoir”.
Biya et les siens jouent avec le feu comme de gais bambins
Conséquence, le régime ne cesse de poser des actes susceptibles de créer le soulèvement qu’il entend mâter dans le sang, pour être assuré d’avoir la paix pour longtemps.
Il se murmure depuis quelques semaines au Cameroun que de nombreux actes posés ces derniers temps par les apparatchiks du régime sont destinés justement à provoquer le soulèvement populaire, et que les forces de répression sont parées, prêtes à toute éventualité. Il en est des récents propos du ministre délégué à la Justice, Jean de Dieu Momo, avisant d’un plan d’un plan de traitement génocidaire qui pourrait viser une certaine ethnie, comme du fait que des policiers aient tiré à bout portant sur des manifestants le 26 janvier.
Politique de la terre brûlée
Selon des militaires rencontrés à Douala, quoi qu’ils ne constituent pas des sources autorisées –il faut le relever- chacun pouvant exprimer simplement son état d’esprit personnel, les Camerounais font montre d’une lâcheté qui ne leur permet pas de mettre en œuvre leur plan : « Quand on a tiré sur Ndoki, on croyait que les opposants allaient se soulever et nous donner l’occasion de bien mâter les bêtises, il n’y a rien eu ; on a espéré que l’arrestation de Kamto et autres allait nous donner cette occasion, rien ; mais on va finir par les sortir de leurs trous à rats et ils vont montrer leurs visages, et nous allons faire le travail. ». Et un autre de renchérir : « Avant que leur communauté internationale arrive, nous les aurons bien massacrés et nous allons montrer à cette communauté internationale que nous sommes les descendants de Um Nyobe, et des nationalistes qui ont combattu les Blancs pour avoir l’indépendance, et que le Cameroun n’est pas la Côte d’Ivoire ou la Libye. N’est-ce pas ils avaient dit que les Américains et les Anglais vont intervenir dans la crise anglophone ?… », renchérit un autre.
De nombreux autres propos menaçants du même acabit sont proférés ça et là, y compris par des civils revendiquant leur proximité ethnique avec le chef du régime, qui affirment que les Bétis faisant partie de l’opposition ne seront pas épargnés.
Des jours sombres s’annoncent donc pour le Cameroun, sous le regard impassible de l’Union Africaine et de l’ONU qui assistent en spectateurs passifs au drame qui se noue au Cameroun, de crainte de heurter la France qui tient à voir se perpétuer à la tête du Cameroun un régime qui préserve ses intérêts et le surtout le Franc CFA, Maurice Kamto ayant fait savoir avant le début de la campagne électorale en septembre 2018, qu’il adhérait aux thèses des adversaires de cette monnaie de Sioux. La preuve, i avait désigné comme son porte-parole, Olivier Bibou Nissack dont l’adversité à la monnaie coloniale ne fait plus l’objet de débat ici.