C'est acté ! C'est désormais depuis le tristement célèbre pénitencier de Kondengui que Maurice Kamto, vainqueur de l'élection présidentielle tenue il y a quatre mois au Cameroun, Christian Penda Ekoka, Paul Eric Kingue, Albert Dzongang, Valsero –pour ne nommer que les plus connus- répondront des accusations mises à leur charge d'”hostilité contre la patrie, insurrection” et toute une panoplie d'autres.
La décision a été prise tard cette nuit du 12 au 13 février, jour anniversaire de la naissance de Paul Biya, après un bref passage des leaders politiques camerounais devant le Commissaire du gouvernement auquel les initiateurs des manifestations pacifiques dites « Marches Blanches » du 26 janvier 2019 ont été présentés tels des terroristes, braqueurs à mains armés et autres bandits de grand chemin.
Le régime de Paul Biya, déclaré vainqueur de l'élection présidentielle évoquée supra, signe ainsi l'acte le plus inconséquent de son long règne qui dure depuis bientôt 37 ans.
Un acte qui vient de convaincre définitivement les Camerounais acquis au changement –de l'avis même de monsieur Biya et de nombre de ses thuriféraires qui ne cessent de répéter qu'ils perçoivent bien l'aspiration du peuple au changement- qu'il est désormais vain d'espérer que ce changement puisse se réaliser par des voies légales, c'est-à-dire par les urnes.
Autrement dit, le régime suggère aux Camerounais soucieux du devenir de leur pays et épris de justice, d'utiliser le même moyen qu'il utilise depuis 1982 pour les faire taire, s'ils veulent recouvrer leur droit de décider souverainement de la marche de leur pays : la force brutale et armée.
Ce conseil prodigué ipso facto est perçu note sur note, en ce moment où l'on déplore l'emprisonnement aux côtés de Maurice Kamto (qui se révèle par la force des choses le libérateur du Cameroun), de plus de deux cents personnes arrêtées avec lui le 28 janvier, dont des femmes de ménages de Albert Dzongang, un électricien sans affiliation politique, des voisins de monsieur Dzonga accourus à son domicile ce 28 janvier à la vue de l'arrivée d'une horde de policiers gendarmes, militaires et agents des services spéciaux, sas oublier des malades enlevés dans les hôpitaux où ils étaient internés suite aux blessures par balles à eux infligées par la soldatesque du pouvoir (cas flagrant de crime de crime de guerre auquel la CPI devrait s'intéresser si elle veut redorer son blason).
C'est donc à la bataille finale de la « Montagne de Megiddo » que le régime de Paul Biya vient d'inviter tout un peuple.
Un défi que les Camerounais doivent relever.
Une bataille pour laquelle chaque combattant devrait avoir à l'esprit qu'on ne déloge pas un dictateur par les urnes mais par les armes.
Comme en régions anglophones depuis trois ans, l'avenir du Cameroun s'écrira en lettres rouges de sang, par la faute du régime françafricain qui incarne à lui tout seul le mal, et qui a profité jusqu'ici de l'adynamie d'un peuple résigné et peureux.
Le bien et le mal doivent s'affronter, et il n'y aura malheureusement pas de place pour l'innocence, car il ne s'agit plus ici de l'affaire d'une ethnie contre une autre, come le régime néocolonial l'a laissé entendre avant, pendant et après l'élection présidentielle. Toutes les grandes ethnies du Cameroun sont représentées parmi les les compatriotes que le clan des népotes ethno fascistes a envoyées nuitamment dans les fers.
Aux larmes citoyens ? Non, aux armes ! Trop c'est trop !