Dans un entretien accordé au quotidien privé camerounais “le Jour”, l'avocat et enseignant de droit, Claude Assira conseille à la défense du leader du MRC et des militants politiques arrêtés les 26 et 28 janvier et jugés depuis quelques jours par le Tribunal Militaire de Yaoundé, de soulever l'incompétence de cette juridiction spéciale avant tout débat au fond.
«Les civils ne doivent pas, en l'état actuel de notre droit positif, être jugés devant le tribunal militaire. La République du Cameroun a ratifié de nombreuses conventions internationales en matière de droits de l'Homme et de promotion des valeurs démocratiques, au rang desquelles les plus significatives au titre du droit d'accès au procès équitable», a martelé le juriste qui évoque des stipulations de la Commission Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples, selon lesquelles «les tribunaux militaires ont pour seul objet de connaître des infractions d'une nature purement militaire, commises par le personnel militaire», et rappelle que «les tribunaux militaires ne peuvent, en aucune circonstance, juger des civils. De même, les juridictions spéciales ne connaissent pas des infractions qui ressortent de la compétence des tribunaux ordinaires».
Il est donc clair pour lui que les civils poursuivis devant les tribunaux militaires, devraient invoquer l'incompétence de cette juridiction, conformément à la loi qui prévoit que «le tribunal militaire statue sur toutes les exceptions déposées en un mémoire unique par les parties, avant les débats sur le fond».