Zambie: l'opposition veut porter plainte contre le président devant la CPI

 
L'opposition zambienne a annoncé mercredi son intention de porter plainte devant la Cour pénale internationale (CPI) contre le président du pays, Edgar Lungu, accusé d'avoir tenté d'éliminer son chef, Hakainde Hichilema.

Cette décision a été dévoilée dix jours après l'intervention controversée de la police pendant une réunion politique de M. Hichilema, patron du Parti uni pour le développement national (UNDP), à Sesheke, dans le sud-ouest du pays.

L'opposant accuse les forces de l'ordre d'avoir tiré à balle réelle contre lui et ses partisans, l'obligeant à prendre la fuite. La police a démenti avoir ouvert le feu, affirmant cependant être intervenue pour disperser le rassemblement, à ses yeux, illégal.

Entouré de neufs dirigeants d'autres partis hostiles au régime, Hakainde Hichilema a répété mercredi ses accusations.

Devant la presse, les opposants ont diffusé une vidéo montrant la police qui disperse sa réunion sous les gaz lacrymogènes, puis sa fuite précipitée. On peut également y entendre des détonations et voir des douilles de balles au sol.

L'UNDP n'a fait état d'aucun blessé.

"Un millier de douilles de balles tirées sur Hakainde et ses partisans ont été retrouvées dans le bush", a déclaré le chef de l'Alliance pour la démocratie et le développement (ADD), Charles Milupi. "C'est la preuve qu'ils voulaient l'assassiner."

"Nous ne pouvons pas rester les bras croisés", a poursuivi M. Milupi, "nous avons donc pris la décision de signaler certains individus à La Haye", le siège de la CPI.

Outre le chef de l'Etat lui-même, l'opposition a cité le ministre de l'Intérieur, Stephen Kampyongo, le secrétaire général du Front patriotique (PF, au pouvoir), Davis Mwila, et deux conseillers présidentiels, Kaiser Zulu et Amos Chanda.

Porte-parole d'Edgar Lungu, M. Chanda a estimé que l'initiative de l'opposition relevait du "grand n'importe quoi, pour moi comme pour le président".

"Mes avocats vont déposer un recours devant les justices civile et criminelle", a-t-il annoncé à l'AFP. "Je n'étais pas à Sesheke (le jour du rassemblement de l'UNDP), je n'y ai même jamais mis les pieds de toute ma vie", a souligné le porte-parole.

Le climat politique est tendu en Zambie depuis la présidentielle remportée en 2016 par le sortant Edgar Lungu avec à peine 100.000 voix d'avance sur M. Hichilema.

L'opposition, qui a dénoncé des fraudes, accuse depuis le chef de l'Etat de dérive autoritaire.

En 2017, M. Hichilema avait été emprisonné quatre mois pour avoir gêné le passage du convoi du président, avant de bénéficier d'un non-lieu.

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