Cameroun- Médias : Violente réplique de François Soudan (DR de Jeune Afrique) à la furie des (chantal)Biyaphiles paranoïaques

Pour avoir mis à nu le nouveau réseau de pouvoir au Cameroun articulé autour de la première  épouse nationale (le “clan Nanga”) qui a mis Paul Biya entre parenthèses, et cherche à faire le vide autour de lui en écartant progressivement les éléments du “clan Bulu”, l'hebdomadaire Jeune Afrique est depuis quelques jours la cible des appels au bannissement voire au meurtre, de la par des affidés du régime autoconvoqués à la rescousse d'un régime rampant qui essaie autant que faire se peut d'entrainer le pays dans sa chute inéluctable. Ils parlent d'une mission commandée de déstabilisation du Cameroun par Jeune Afrique sur fond de règlement de comptes, alors que le pays confisqué par la clique à Biya n'a eu besoin de personne d'autre que de son principal dirigeant et de sa bande de courtisans pour sombrer dans les abîmes.

Comme à son habitude, François Soudan, en sa qualité de principal responsable de la Rédaction de Jeune Afrique, a saisi le prétexte d'une  interview à lui accordé par le quotidien camerounais « Mutations » pour recadrer les apprentis-sorciers du complotisme et de la victimisation hors de propos.


Question: Qu'est-ce qui a motivé le dossier de Jeune Afrique de cette semaine sur la Première Dame du Cameroun ?

François Soudan: C'est une idée qui s'est progressivement imposée au fur et à mesure de la montée en influence et en visibilité de la Première Dame, laquelle a longtemps été sous-estimée à tort. Le dernier remaniement ministériel en janvier, nous a fournis l'occasion de la concrétiser. Il n'y a rien d'autre que cela, encore moins un pseudo commanditaire masqué; affabulation à laquelle nous sommes habitués.

Question: Quel commentaire vous suggère la réaction du pouvoir, notamment à travers la presse à capitaux publics et certains médias privés ?

François Soudan: Les théories complotistes font florès au sein de certains médias camerounais, ce qui ne renvoie pas un bon signal quant à l'état de notre profession. J'ignore si les réactions dont vous parlez émanent ou non du pouvoir, mais elles n'ont évidemment aucun sens et nous n'allons pas consacrer tout notre temps à les démentir, d'autant qu'elles s'autodétruisent de par leur outrance même. A titre personnel, je suis désolé de voir que la directrice de publication de Cameroon Tribune, Marie Claire Nnana, qui est issue de la même école de journalisme que moi, qui comme moi, a été formée par Hervé Bourges et dont le talent est indéniable, aille jusqu'à écrire que Jeune Afrique chercher à susciter un coup d'Etat militaire. Je préfère imaginer qu'elle n'en croit pas un mot.

Question: Pensez-vous que la Première Dame empiète sur l'espace du Président ?

François Soudan: Nous n'avons pas de taupe au sein du cabinet présidentiel. Nous analysons des faits connus de tous les observateurs et portons cette analyse à l'appréciation de nos lecteurs. Il est en effet intéressant de circonscrire le domaine de l'influence de Chantal Biya, comme celui des autres premières dames. Combien d'articles ont été écrits sur Mme Macron, son pouvoir et son influence sur son mari dans la presse française ? Je ne les compte plus. Pour le reste, il appartient aux Camerounais eux-mêmes d'en débattre.

Question: La bataille entre les camps Bulu et Nanga est-elle réelle ou sublimée ?

François Soudan: Il n'y a rien de nouveau à voir des groupes d'intérêt, constitués sur une base identitaire ou autre, se livrer à une concurrence pour l'accès aux responsabilités. C'est apparemment le cas ici. Ethniciser ces conflits inévitables n'est pas le prisme par lequel Jeune Afrique traite le Cameroun. Ce sont les Camerounais eux-mêmes qui, ces derniers mois, ont une tendance manifeste à analyser la vie politique à travers l'appartenance ethnique. Il suffit de parcourir les réseaux sociaux et certains médias pour s'en rendre compte.

Question: D'aucuns parlent d'une crise de ménage entre Jeune Afrique et Etoudi. Y a –t-il un pacte qui aurait été violé entre votre journal et Yaoundé ?

François Soudan: Cela fait bien vingt ans que je lis et j'entends ce genre d'insinuations sans fondements. Vingt ans que des ministres de la Communication, des propagandistes zélés, des journalistes commandités se livrent au «Jeune Afrique bashing» pavlovien et colportent. Ce n'est pas en répétant une stupidité qu'elle devient une vérité. Une chose est sûre: avec de tels courtisans, le Président Biya n'a pas besoin d'adversaires. Il mérite mieux que cela.

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