Le Front citoyen félicite la communauté Internationale pour ses prises de position contre les atrocités du régime Biya au Cameroun

Pour eux, malgré tout les noms d'oiseaux dont elles peuvent être traités par les autorités camerounaises et leurs affidés, les personnalités ayant autorité pour parler au nom de la communauté internationale doivent simplement poursuivre leur pression sur le Cameroun pour amener ce pays à  se faire respectueux de l'Etat de droit, des traités et conventions internationaux sur les droits civiques et politiques de ses citoyens, particulièrement malmenés ces derniers temps par un Etat devenu agressif, très violent et extrêmement dangereux pour ses citoyens.

Ils sont membres d'organisations de la société civile  ou des partis d'opposition et sont réunis depuis quelques temps au sein d'une plate-forme  dénommée “Le Front citoyen”. Face aux violations graves des droits de l'homme par le régime en place qui se révèle de plus en plus comme un véritable danger pour ses populations, exceptées celles qui chantent ses louanges ou qui se sont résignées à subir stoïquement ses atrocités sans bornes, ils se disent heureux de voir des personnalités et organisations de la communauté internationale marquer un intérêt particulier pour la situation sociopolitique qui se détériore au jour le jour au Cameroun, contrairement au discours officiel qui semble d'ailleurs puiser sa substance du biscornu  aphorisme biyaïen qui veut que « Tant que Yaoundé respire, le Cameroun vit ».

Pour les membres du Front Citoyen, la condamnation et la dénonciation (par la Commission des droits de l'homme des Nations-Unies, l'Union Européenne ou encore le Sous-secrétaire d'Etat américain aux Affaires Africaines) des   violations "flagrantes et répétées" des  conventions et accords internationaux  dûment ratifiés par le Cameroun est une attitude admirable compte tenu de  la situation sociopolitique qui prévaut dans ce pays depuis le déclenchement de la crise anglophone jusqu'aux procès en cours devant des juridictions d'exception contre le principal adversaire de Biya à l'élection présidentielle, Maurice Kamto, et ses partisans, sans oublier la répression dans le sang du soulèvement anglophone qui a dégénéré en guerre civile, ou encore la répression dans le sang aussi des manifestants de l’opposition sur lesquels les forces de répression ont pris l’habitude de tirer ave des balles dites par eux “réglementaires”.

Ci-dessous le communiqué du Front citoyen

Douala le 14 Mars 2019
LE FRONT CITOYEN S'ADRESSE À LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE

C'est avec un réel intérêt que le FRONT CITOYEN, plate-forme réunissant des organisations de la Société Civile et des Partis politiques de l'Opposition, a suivi les différentes communications (i) de la Commission des droits de l'homme des Nations-Unies, (ii) de l'Union Européenne et (iii) du Secrétaire d'Etat Adjoint aux Affaires Africaines des États-Unis relatives à la situation qui prévaut actuellement au Cameroun sur le plan politique et social, notamment en ce qui concerne le respect de l'état de droit et la situation des droits humains.
Le FRONT CITOYEN note avec satisfaction l'intérêt de plus en plus croissant que la communauté internationale porte sur le Cameroun, notamment par la condamnation et la dénonciation des cas de violations flagrantes et répétées des diverses conventions et accords internationaux pourtant dûment ratifiés par l'Etat du Cameroun. Il s'agit particulièrement de :

• La résolution 21/16 de la Commission des droits de l'homme des Nations Unies prise en 2012
• La résolution 25/20 de la Commission des droits de l'homme des Nations Unies prise en 2014
• La résolution 5 (XI) 92 de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples
• Les principes directeurs de la Commission Africaine des Droits de l'Homme et des peuples adoptés par les États-Membres dans la partie consacrée aux sanctions et aux recours 101

Malgré les discours sur la souveraineté nationale et les jérémiades sur les « ingérences » que le régime Biya ne manquera pas de vous opposer, chère communauté internationale, il est important que le FRONT CITOYEN, en qualité de centre d'éveil et défenseur des droits fondamentaux du peuple camerounais, vous présente une analyse objective de la situation réelle des droits humains et du respect de l'état de droit au Cameroun, tout en rappelant les attentes légitimes du peuple camerounais afin que vous puissiez porter au monde entier le message de détresse d'un peuple qui vit une véritable dictature à huis clos.

Les effets néfastes de plusieurs décennies de gouvernance prébendière, hasardeuse et clanique du régime BIYA se mesurent désormais à l'étalement de ses faiblesses structurelles multiformes, mettant en danger la survie même de notre pays, et de notre existence en tant que nation.

Au moment où la communauté internationale se penche sur le cas Cameroun, il traverse une des périodes les plus délicates de son histoire avec un contexte sécuritaire dégradé qui affecte pratiquement 7 régions sur les 10 que compte le pays :

A l'Est et dans l'Adamaoua, il subit les contrecoups des tensions politiques et sociales qui secouent le voisin centrafricain ;

A l'Extrême-Nord, il reste confronté à l'insurrection du groupe Boko Haram qui a déjà fait au moins 1 500 morts et 245 725 déplacés internes. Si les premières attaques datent de mars 2014, la présence du groupe jihadiste dans l'Extrême-Nord du Cameroun remonte au moins à 2011. Il s'est appuyé sur un réseau de complicités locales et a exploité les facteurs de vulnérabilité que partage la région avec le Nord-Est du Nigéria.

Dans les régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest où vivent 16% de la population totale on a vu une crise politique et sociale muer progressivement en insécurité puis en violence armée sous forme de conflit ouvert entre l'armée régulière et des groupes séparatistes ambazoniens qui représentent une véritable menace à l'intégrité territoriale. Le bilan est très lourd : 683.238 déplacés internes et 34.000 réfugiés au Nigéria.

Dans certaines localités des régions du Littoral et de l'Ouest, quelques incursions de bandes armées non identifiées font craindre le pire.

Face à cette extrême détresse de la population, le régime de Biya a réagi par la violence, la répression, les menaces et l'emprisonnement de ceux qui se sont exprimés sans violence pour dénoncer une gouvernance catastrophique.

Au cours des trois dernières années, le Cameroun a battu tous les records :

• En menant la lutte contre Boko Haram, le gouvernement a emprisonné des centaines de personnes à tort. Des Personnes qui, pour la plupart, demeurent incarcérées à ce jour. Les droits des communautés entières ont été violés. Deux vidéos montrant des assassinats extrajudiciaires de dizaines de Camerounais par des soldats ont laissé les Camerounais dans l'incrédulité et dans une totale incertitude en ce qui concerne leur propre sécurité et bien-être.
• Des membres de la société civile, des journalistes, des politiciens et des citoyens ordinaires ont été arrêtés par milliers. Les organisations de la société civile et les partis politiques ont vu leurs activités régulièrement interdites et interrompues par les forces armées agissant sous instruction des autorités administratives.
• Des manifestants non violents ont subi des tirs à balles réelles et des millions de personnes ont été privées de leur droit à l'information, internet ayant été coupé pendant des mois. Le résultat inévitable a été la radicalisation de certains segments de la population et la constitution au fil du temps de groupes armés dans les régions anglophones tel qu'évoqué ci-dessus.
• L'élection présidentielle d'octobre 2018 a été marquée par des violences avant, pendant et après les opérations de vote. Elle a été entachée de fraudes et d'irrégularités, empêchant Monsieur Biya, déclaré élu par un Conseil Constitutionnel controversé, de jouir d'une quelconque légitimité.
• Les citoyens camerounais ont payé le prix de cet arsenal de réponses violentes à toutes les situations.

Cependant, pour réussir à déterminer leur avenir face à ce régime violent et répressif, les Camerounais demandent à la communauté internationale de se tenir aux côtés du peuple camerounais et de faire respecter les différents engagements pris par l'Etat du Cameroun.

A cet effet, le FRONT CITOYEN interpelle la Communauté Internationale car il est important à ce stade de :

1. Condamner fermement et très directement les violations des droits humains et des principes démocratiques ;
2. Demander la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes illégalement arrêtées et condamnées dans le cadre de la crise anglophone et des manifestations de la Coalition autour du MRC.
3. Demander des comptes au régime Biya lors des rencontres internationales (les représentants du gouvernement camerounais doivent être interpellés selon les mécanismes existants sur les cas avérés d'assassinat, emprisonnement et torture) ;
4. Déclencher le processus de sanctions individuelles contre les membres du gouvernement camerounais responsables de la violence et du chaos actuels dans le pays : interdictions de voyager, gel des avoirs, saisie des biens, etc.

Dans les jours et les mois à venir, il sera important pour vous, chère communauté internationale, de faire face aux brimades et à l'intimidation qui constituent les tactiques habituelles du régime en place. Vos appels en faveur du respect des droits humains de l'état de droit susciteront des critiques d' « ingérence dans les questions de souveraineté nationale ». Ne soyez pas dupes !

Les nations souveraines utilisent leurs richesses pour fournir des services de base à leurs peuples. Les nations souveraines placent les intérêts de leurs peuples au-dessus de tout. Les nations souveraines respectent les droits fondamentaux de leurs citoyens et respectent la loi. Sous le régime Biya, le Cameroun n'est pas une nation souveraine. C'est précisément pour rétablir notre dignité et notre souveraineté en tant que nation que nous, Membres de la société civile et de l'Opposition, sommes déterminés, malgré les violences qui se déchaînent contre nous, à défendre les droits humains du peuple camerounais, la primauté du droit et des libertés fondamentales au Cameroun.

En ces moments cruciaux, il est important que vous, Communauté Internationale, soyez fermement aux côtés du peuple camerounais. Peu importe l'inévitable violence verbale et médiatique qui se déchaînera sur vous, en tant qu'individus et en tant que pays, il importera de continuer à s'investir dans la construction de la relation durable qui lie le peuple camerounais et la communauté internationale sur une base solide de respect des droits humains et des libertés fondamentales.

ONT SIGNE POUR LE FRONT CITOYEN :

1. Alice Nkom, Avocate, Société Civile
2. Ludovic Lado, Religieux, Société Civile
3. Maximilienne Ngo Mbe, Réseau des Défenseurs des Droits de l'Homme en Afrique Centrale
4. Jean Pierre Bekolo, Cinéaste, Société Civile
5. Sylvie Ndongmo, Women International League for Peace and Freedom (WILPF) – Cameroon Section
6. Sam Mbaka, Leader Politique
7. Achille Kotto, Comité Citoyen pour la Transparence et l'Exercice des Libertés
8. Jean Genestar Priso, Cameroon Patriotic Diaspora
9. Philippe Nanga, Un Monde Avenir
10. Felix Nkongho Agbor Balla, Centre for Human Rights and Democracy in Africa (CHRDA)
11. Jean Marc Bikoko, Dynamique Citoyenne
12. Immanuel Wanah Bumakor, Mouvement AGIR
13. Alice Sadio, Alliance des Forces Progressistes
14. Edith Kahbang Walla, Cameroon People's Party
15. Albert Moutoudou, UPC-Manidem
16. Djang Denis, People's Action Party
17. Elizabeth Nkolo Ayissi, CAFAGB
18. Youssouf Mefire, Stand Up For Cameroon
19. Elizabeth Nkwah, Mothers of the Nation
20. Hilaire Kamga , Plateforme de la Société Civile pour la Démocratie au Cameroun
21. Henri Oscar Menguede Mbassi, Offre Orange
22. Hiram Iyodi, Mouvement Patriotique pour la Prospérité du Peuple

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