C’est ce qu’on pourrait appeler “l’escalade plus-plus-plus!”. Au lendemain de la visite au Cameroun du Sous-secrétaire d’Etat américain qui a expréssement exigé la libération des leaders politiques incarcérés dans le cadre de la crise postélectorale qui dure depuis octobre 2018, le régime Biya aurait décidé d’interdire de sortie du territoire deux éminents cadres du MRC de Maurice Kamto, particulièrement actifs dans la défense des droits civiques bafoués de leurs camarades politiques et des autres Camerounais pris dans les rêts de l’oppression systémique.
Jusqu'où va aller le régime dans la répression et le musellement de tous ceux qui sont liés d'une façon ou d'une autre à Maurice Kamto ? Nul ne le sait encore, mais les dernières informations en provenance de la République du Cameroun sur lequel règne depuis 37 ans un vieux dictateur sénile officiellement âgé de 86 ans ne sont pas rassurantes sur le sort que son régime entend réserver à ses adversaires, jusqu'à ce que ces derniers rendent tous gorge.
On apprend ainsi depuis ce vendredi 22 mars 2019 que l'avocat Emanuel Simh, 3ème Vice-président du Directoire national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), vient d'être frappé d'une mesure d'interdiction de sortie du territoire national. Et pas que lui, car la même mesure viserait également Olivier Bibou Nissack, le porte-parole du président national du MRC, Maurice Kamto.
Des informations distillées par le pouvoir en place depuis quelques jours, faisaient déjà état de ce que des responsables du pool local de la défense de Muarice Kamto pourraient être solliités par les avocats étrangers s'occupant du volet international de l'affaire pour apporter des éclaircissements devant les instances internationales. La nouvelle de l'interdiction de sortie du territoire semble s'inscrire dans la logique de brider ce qui pourrait se révéler une véritable campagne de mise à nu du régime.
Il faut noter, au risque d'enfoncer des portes ouvertes, que le Professeur Maurice Kamto, président du Directoire national du MRC et candidat victorieux à l'élection présidentielle du 7 octobre 2018, mais arbitrairement déclaré 2ème par le Conseil Constitutionnel du pays derrière le candidat président sortant, Paul Biya, est emprisonné depuis le 28 janvier en compagnie de centaines de militants du parti, et des leaders des autres partis politiques et movements de la société civile qui avaient commis le crime, aux yeux du pouvoir, de soutenir sa candidature dans le cadre d'une « Coalition des Alliés pour le Changement. Il s'agit de l'ancien Conseiller technique à la présidence, Christian Penda Ekoka (président du Mouvement AGIR), de l'ancien député Albert Dzongang (président du parti La Dynamique), de l'ancien maire de Njombe-Penja, Paul Eric Kingue (Président du parti Mouvement Patriotique pour un Cameroun Nouveau) et l'artiste Abe Abe Gaston dit Valsero (leader du mouvement Les Jeunes Révolutionnaire).
Si pour l'instant personne ne sait encore jusqu'où le régime veut ou va aller dans son bras de fer, une autre question se pose : Jusqu'à quand les Camerounais qui sont visés par cette répression vont-ils continuer de laisser faire ?
Une chose est sûre, le régime prend de plus en plus de longueur d'avance sur les Camerounais, et ses partisans s'en réjouissent sur les médias et réseaux sociaux, prenant d'ailleurs exemple sur le cas du Venezuela où le Directeur de cabinet du président autoproclamé Juan Guaido a été arrêté jeudi. Selon eux, le fait que les Etats-Unis soient impuissants à empêcher le régime de Maduro de réprimer son opposition est la conséquence de la présence aux côtés du régime Maduro de la Russie et de la Chine, deux puissances dotées d'armements sophistiquées pour neutraliser les Etats-Unis. Ils font directement le parallèle entre le Venezuela et le Cameroun où les mêmes puissances (russe et chinoise) soutiennent le régime.
Illustration, l’image ci-dessous, accompagné d’un commentaire qui en dit long sur l’état d’esprit très confiant du régime et de ses courtisans
Commentaire : “La Russie 🇷🇺 et la Chine 🇨🇳 s’imposent au Vénézuela et tiennent les États-Unis 🇺🇸 à bonne distance sous la garde des missiles de dernière génération S400 et S500 en plus du laser chinois pointé depuis plusieurs mois sur toutes les forces matines américaines déployées dans le monde entier. Selon certains experts, ces 02 pays ont désormais une avance de 20 ans sur les États-Unis et leurs alliés de l’otan. Et tout le monde en est conscient !”