Cameroun : Des étudiants et 80 voyageurs « enlevés » par les “séparatistes anglophones” finalement « libérés »


Une attitude des étudiants “enlevés” après leur “libération”

Les étudiants enlevés à Buea il y a  trois jours par des assaillants « non identifiés » ont été remis en liberté jeudi par les mêmes assaillants dont on apprend seulement après cette libération qu’ils avaient réclamé une rançon  de 4 millions aux parents de leurs otages, sans pour autant que l’on sache si les parents en question ont accepté de négocier avec ces “terroristes” ou non.

Cette bonne nouvelle suit de 24 heures, une autre, toute aussi réjouissante, de la libération « par les éléments du Bataillon d’Intervention Rapide » (BIR, un corps paramilitaire présenté comme une unité spéciale antiterroriste de l’armée camerounaise) des 80 voyageurs qui avaient été eux aussi enlevés sur le tronçon Muyuka-Kumba dans la région du Sud-ouest par des « hommes non identifiés »

Des happy-end  cependant sujets à de nombreux questionnements, tant il est vrai que la comédie des kidnappings dont les sécessionnistes et les fores gouvernementales se renvoient à chaque fois la responsabilité au pays des (simulacres) d’enlèvements à répétition, commence à devenir ennuyeuse, voire aussi dantesque que les assassinats de personnes qui ne cessent de se multiplier dans les localités anglophones, et pour lesquels l’un et l’autre camps ont coutume de s’indexer mutuellement.

Comment toute une  quinzaine d’étudiants ont pu être enlevés tranquillement par des “individus non identifiés” en plein jour, dans un stade de l’université de Buea réputée encerclée par des éléments des forces de défense et de sécurité camerounaises surarmées, professionnelles et nombreuses ?

Pour quelles raisons ces méchants kidnappeurs qui –on ne l’apprend qu’aujourd’hui- auraient demandé une rançon de 4 millions en échange de la libertés des kidnappés, ont-ils libéré leurs otages sans avoir perçu leur “dû” ? Et s’ils ont reçu la rançon, qui la leur a livré, et par quel moyen, ? Et comment explique-t-on que les forces gouvernementales n’aient rien entrepris pour pister les proches des otages, ne serait-ce que pour mettre la main sur les preneurs d’otages ou tuer quelques-uns ?

Des questions et bien d’autres auxquelles on ne trouvera pas des réponses comme par le passé, et qui peuvent faire croire qu’il s’agirait d’enlèvements organisés participant d’unecertaine propagande sur les atrocités des uns et l’humanisme des autres. Tous les moyens étant bons de chaque côté pour apparaitre bon et diaboliser l’adversaire ? 

Début novembre 2018, Chris Anu le responsable de la Communication du gouvernement provisoire de l’Etat autoproclamé d'”Ambazonie” avait affirmé que les forces séparatistes avaient secouru près 80 lycéens enlevés quelques jours plus tôt dans un collège confessionnel à Bamenda par les forces armées camerounaises, tandis que ces dernières, quelques heures plus tard, annonçaient à leur tour avoir libéré les mêmes otages enlevés par les « groupes indépendantistes armés ».

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