Le Sénégal est devenu le premier pays africain à reconnaître le Conseil national de transition (Cnt), créé par les rebelles libyens. Wade qui considère que le processus engagé est irréversible, a lâché son ‘ami’.
Abdoulaye Wade a définitivement tourné le dos à son ‘ami’, le guide de la Jamahiriya arabe libyenne, le colonel Mouammar Khadafi. Le chef de l’Etat, qui a reçu, hier, dans l’après-midi, une délégation du Conseil national de transition (Cnt) conduite par Ali Zeidan et Mansour Sayf-Al-Nasr, respectivement envoyé du président du Cnt et chargé de la coordination des relations avec la France, a affirmé, dans un communiqué, lu par son directeur de cabinet, que toute solution à cette crise passe par le départ du colonel Kadhafi. ‘Il (Abdoulaye Wade, Ndlr) a indiqué sa disponibilité à la recherche de la paix et de la réconciliation nationale par une solution pacifique et durable de la crise libyenne. Et cela, sur la base du respect des principes de liberté, de démocratie, d’unité et d’intégrité territoriale de la Libye. Il a pris bonne note du fait que, pour le Cnt, toute solution d’avenir passe par le départ de Mouammar Khadafi. Ce qu’il a déjà, lui-même, conseillé à ce dernier, considérant que le processus engagé était irréversible’, a dit Habib Sy.
Ce dernier d’indiquer que Wade est en contact avec Kadhafi depuis le 9 mars 2011. Et, à l’en croire, il ne cesse de lui donner des conseils. ‘A l’issue des échanges avec la délégation libyenne, le président Wade a déclaré reconnaître, par-delà la dénomination de Cnt, Moustapha Abdeljalil et les forces politiques qu’il représente comme constitutifs de l’opposition historique et légitime, naturellement chargée de préparer, avec le soutien de l’Afrique et de la communauté internationale, la mise en place d’institutions républicaines en Libye à travers des élections démocratiques, libres et transparentes, impliquant tous les Libyens’, poursuit le directeur de cabinet du chef de l’Etat.
En outre, Abdoulaye Wade propose à ses interlocuteurs la convocation d’une conférence nationale très large sous l’égide du Cnt, avec la participation des délégués des régions naturelles de la Libye et de tous les Libyens. Cette conférence, selon lui, aura à convoquer une Assemblée constituante pour l’adoption d’un projet de constitution et d’un programme d’actions en vue de la mise en place d’un processus d’installation des institutions républicaines.
En plus, cette conférence nationale va entreprendre un processus d’enregistrement sur les listes électorales des Libyens en âge de voter et fixer la date des élections présidentielle et législatives. Ce, pour la mise en place d’un gouvernement d’union nationale.
De son côté, le Cnt qui se réjouit de ce soutien de taille pour sa première sortie sur le continent, rejette tout dialogue qui n’implique pas le départ de Kadhafi.
Ainsi, après la France, l’Italie et le Quatar, le Sénégal est le quatrième pays au monde et le premier en Afrique à reconnaître le Cnt.