Cameroun- «Condamnez les tous à mort, le peuple souverain les libérera»* (Réaction des APCB à la condamnation à vie d’Ayuk Tabe & autres)

Après le cirque judiciaire de lundi et mardi dernier ayant abouti à un verdict non seulement qualifié “d’irresponsable” par des observateus de la situation sociopôlitique du Cameroun, mais aussi considéré par des partenaires internationaux du Cameroun comme la preuve qu’il restait au régime à administrer  aux yeux du monde qu’il est irrémédiablement le problème et ne fera jamais partie de la solution à la dérive destructrice dans laquelle il a engagé le Cameroun depuis au moins trois ans, les  Associations patriotiques Camerounaises de Belgique  ont durement réagi en minimisant la sentence de la justice militaire contre les leaders anglophones, et en mettant au défi le régime de monter un peu plus dans son endurcissement en attendant de faire face à la revanche d’un peuple qui se prépare à terrasser la dictature par tous les moyens.
Pour les organisation signataires de la réaction ci-après,  la Condamnation à vie de Ayuk Tabe & Cie est une “sentence de satrapes” qui ne devrait  pas impressionner du monde tant s’en faut, car elle “ne concerne que la satrapie de Yaoundé”.

Alors que la communauté internationale les appelle à s’asseoir sur une table de négociation avec les indépendantistes anglophones pour une sortie de crise, Biya et le groupuscule d’extrémistes qui peuplent son entourage ont décidé de s’accrocher à ce qui est une marque de fabrique pour eux: La force.

À l’issue d’une interminable audience tenue dans la nuit de lundi à mardi 20 août 2019, le tribunal militaire de Yaoundé a reconnu dix leaders séparatistes anglophones coupables de tous les chefs d’accusation retenus contre eux.

Outre la prison à vie, ils ont également écopé d’une amende de 250 milliards de francs CFA (381 millions d’euros).

Les accusés Sisiku Ayuk Tabe, Wilfried Tasang, Henry Kimeng, Cornelius Njikimbi Kwanga, Fidelis Che, Nfor Ngala, Che Augustine Awasum, Eyambe Elias, Shufai Blaise Sevidem et Egbe Orock, sont reconnus coupables des dix chefs d’accusations retenus contre eux : « apologie des actes de terrorisme, sécession, complicité d’actes de terrorisme, financement des actes de terrorisme, révolution, insurrection, hostilité contre la patrie, propagation de fausses nouvelles, atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’État, défaut de Carte nationale d’identité ».

Julius Ayuk Tabe, s’était récemment dit prêt à négocier avec le pouvoir de Yaoundé pour le règlement définitif de la crise anglophone. Il avait formulé des conditions préalables à l’ouverture des discussions. Entre autres, le retrait de l’armée et de l’administration des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ainsi que la libération de toutes les personnes arrêtées dans le cadre de cette crise. Il avait souhaité placer les négociations sous l’égide des Nations unies ou de l’Union africaine.

La condamnation à vie de Ayuk Tabe et compagnie par le tribunal militaire de Yaoundé est un acte qui ne peut donc être que contre-productif, car dès lors, les forces sécessionnistes perçoivent cela comme une provocation, mieux un défi qu’ils doivent à tout prix relever.

Difficile désormais de parier sur un possible dialogue inclusif tant souhaité. Ceux qui continuent de croire que le pouvoir de Yaoundé est disposé à dialoguer peuvent donc se rendre compte de ce que les négociations n’ont jamais fait partie de son agenda.

Ce pied de nez du gouvernement camerounais et de sa justice à ses ordres vient d’enterrer l’espoir d’un dialogue.

A Paul Biya et son régime, condamnez les même à mort. Cette sentence de satrapes ne concerne que la satrapie de Yaoundé.

Nous voyons où vous voulez en arriver. Condamnez les tous, condamnez les autres prisonniers politiques…Oui à mort…Le peuple souverain les libérera.

Nous tenons, Paul Biya personnellement responsable de la situation critique que traverse le Cameroun à l’heure actuelle, ainsi que de tout ce qui pourrait arriver à Ayuk Tabe et compagnie, sans oublier les autres prisonniers politiques, si le régime de Yaoundé persiste à leur refuser une libération.

Fait à Bruxelles le 20/08/2019.

– Asbl CEBAPH (Cercle Belgo-Africain Pour la Promotion Humaine,
– Le CODE (Collectif des organisations Démocratiques et Patriotiques de la Diaspora Camerounaise),
– Le Mouvement de Février 2008,
– Action Solidaire International,
– La Fondation Moumié

Contact presse : +32 465 90 64 31 / 0485 39 58 85

*Titre initial : Condamnation à vie de Ayuk Tabe & Cie:la sentence de satrapes ne concerne que la satrapie de Yaoundé “.

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