Soldats camerounais en action (illustration)
Alors que des coups de feu attribués aux séparatistes anglophones ont répondu mercredi et jeudi en écho à la lourde condamnation des leaders sécessionnistes de l’Ambazonie, des informations font croire que la peine de prison à perpétuité ne serait en fait qu’un piège tendu aux combattants séparatistes pour qu’ils se lancent dans une guerre totale qui débouchera sur leur « éradication complète ».
C’est dans cette optique, apprenons-nous, que des soldats du front de l’Extrême-nord participant à la guerre contre la secte terroriste Boko Haram ont fait l’objet de mesures d’“affectation” ces deux dernières semaines, aux points chauds de la crise anglophone dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.
L’officier des services centraux du ministère de la Défense qui «rassure que toutes les mesures ont été prises pour faire échec aux attentats et agressions éventuels contre les forces gouvernementales à la suite de la lourde sentence contre les sponsors des terroristes qui ont fait couler le sang des fils du Cameroun », affirme que c’est plus d’un millier d’éléments supplémentaires qui ont été mis à contribution pour écraser définitivement la rébellion sécessionniste. Ils ont été envoyés là avant, parce que nous connaissons leurs habitudes de la surenchère : “Si le gouvernement fait ceci, nous allons rendre le Cameroun ingouvernable”. Mais c’est eux qui vont se retrouver neutralisés et incapables d’agir ».
Il ajoute : Le gouvernement a donné des instructions pour que les enfants des familles anglophones qui ont fui dans les régions francophones soient recrutés sans tracasserie dans les établissements scolaires de leurs villes d’accueil. « Quant à ceux qui sont restés dans leurs régions, c’est leur problème. Puisque certains disent qu’ils ne veulent pas se mettre à l’abri de peur d’être considérés par les ennemis de l’unité du Cameroun comme des traitres, l’armée fera ce qu’il faut pour que l’ordre règne par tous les moyens. Il n’y aura plus de négociation avant que le dernier sécessionniste se soit rendu. La condamnation de l’autre jour est un avertissement, car c’est la peine de mort qu’ils méritent ».
S’il est difficile de recueillir le son de cloche sécessionniste par ces temps où il est difficile de s’aventurer dans leurs bastions sans risquer de devoir payer quelle que rançon, les nouvelles qui filtrent des différents groupes convergent autour de la détermination de leurs chefs de faire de ce qu’ils appellent “Ground Zero”, « un véritable cimetière pour les mercenaires envahisseurs de “la République” ».
Ici, comme en face, le ton est au bellicisme pur et dur, et les populations sont formellement appelées à rester chez elles et à respecter scrupuleusement le mot d’ordre de “lockdown” (verrouillage) des régions anglophones pour ne pas se rendre complices des déplacements des ennemis. « Laissez-nous nous occuper d’eux sans avoir à nous préoccuper de votre sécurité, pendant la période qui va du 1er au 30 septembre », peut-on lire sur un tract appelant au lockdown.