Camerounais expulsés du Gabon: Michel Madoungou crie au lynchage médiatique

C’était au cours d’un point de presse relatif aux expulsions d’Africains du Gabon,  donné hier mercredi 15 juin 2011 dans les locaux de l’ambassade du Gabon à Yaoundé.

Dans son édition du lundi 12 juin 2011, rapportant les faits d’expulsion du Gabon, plusieurs Africains dont des Camerounais, Le Messager se rapproche de la représentation diplomatique de ce pays au Cameroun. Un cadre lui indique alors que la représentation diplomatique du Gabon sollicite du temps avant de se prononcer sur l’implication de son pays dans cette affaire. C’est chose faite ! Hier mercredi 15 juin 2011,  Michel Madoungou, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République gabonaise au près de celle du Cameroun a donné un point de presse dans les locaux de cette représentation diplomatique sis à Bastos à Yaoundé.

« Depuis vendredi dernier, un certain nombre de médias diffusent des informations faisant état de l’expulsion de deux mille Camerounais du Gabon. Tel que présenté, cela fait paraître qu’il y aurait un problème particulier entre le Gabon et le Cameroun », lâche le plénipotentiaire d’entrée de jeu. Et de poursuivre,  suite logique de cette affirmation que : « L’ambassade du Gabon au Cameroun tient à démentir de manière forte, et précise qu’il n’y a jamais eu d’expulsion des Camerounais du Gabon, ni de crise diplomatique entre nos deux pays ». Pour le prouver, le diplomate rappelle « le caractère privilégié et particulier des relations existant si heureusement entre les deux pays et maintes fois réaffirmés par les deux chefs d’Etat, leurs excellences, Ali Bongo Ondimba et Paul Biya ».

Si ces propos ont le mérite de rassurer les ressortissants Gabonais qui soutiennent vivre une « psychose » selon Mbanda Engier, président de l’association des Gabonais au Cameroun, ils ne renseignent toujours pas sur la situation des expulsés. Michel Madoungou en vient pour déclarer que le Gabon a été contraint de « prendre ses responsabilités » en protégeant l’écosystème et la survie de l’humanité.  Comment est-ce ? le diplomate explique qu’à la suite de plusieurs rapports des autorités locales et des organisations de protection des forêts, des missions officielles d’inspection ont constaté avec indignation l’existence d’actes de braconnage et d’exploitation artisanale massive des ressources minières, l’or en particulier, par des « immigrés clandestins » avec l’aide des nationaux. Ces trafics criminels poursuit-il, ont atteint un pic avec le constat par les autorités gabonaises du massacre de 32 éléphants, espèce protégée au Gabon. Ces braconniers, apprend-on, utilisaient des armes de guerre.

Mesures fortes

Ce pillage orchestré par 5100 personnes dont 4700 de 14 nationalités –il n’a pas souhaité les lister-, indigne le Conseil des ministres qui, se réunissant en date du 14 avril 2011 prendra des mesures allant de la sensibilisation des missions diplomatiques et postes consulaires des différents pays sur les agissements de leurs ressortissants à l’interdiction de toute exploitation forestière dans tous les parcs nationaux.

En passant par l’intensification des contrôles aux frontières et les sanctions à l’endroit des exploitants illégaux des espèces animales et végétales. Il est aussi prescrit l’application rigoureuse des dispositions du code forestier, de l’environnement et du code minier. En application desdites mesures, le ministre des Affaires étrangères, de la coopération internationale et de la francophonie convoque à Libreville, une dizaine d’ambassadeurs des pays concernés dont le Cameroun « pour attirer leur attention sur les activités illégales, opérées dans l’aire protégée du parc de Minkébé par des ressortissants de leur pays respectif ; presque tous sont en situation irrégulière. En dépit de nombreux appels à l’ordre et au respect de la législation en vigueur au Gabon, ces ressortissants des pays frères et amis ont continué à défier l’autorité publique », obligée de réagir à en croire Michel Madoungou.

Des mesures « en vue de restaurer l’autorité et d’anticiper sur l’avenir » sont prises. Au rang de celles-ci, les « clandestins » ont trois jours pour quitter les lieux ; l’arrêt total des activités est fixé au mardi 31 mai 2011 et la fermeture du site le jeudi 2 juin. « Le 1er juin a vu les premiers départs volontaires par la rivière Mayebout, en direction de Makokou sur le territoire gabonais, et par la piste de Djoum en direction du Cameroun voisin sous protection gabonaise », indique le plénipotentiaire. Pour qui son pays a choisi entre le refoulement et l’emprisonnement, le moindre. L’expulsion. Au regard de ce qui précède, poursuit-il les autorités gabonaises s’étonnent du lynchage médiatique orchestré contre le Gabon en rapport avec cette opération légale qui s’est déroulée sans aucun acte de violence et dans le respect des droits des uns et des autres.

Au finish, conclut le diplomate, « il n’y a jamais eu de morts ni d’exactions particulières sur le territoire gabonais au cours de toutes ces opérations ». De quoi susciter des interrogations au sein de la corporation : des autorités locales camerounaises dont le sous-préfet de l’arrondissement de Djoum, Jean Lazare Ndongo Ndongo,  abondamment cité par les confrères lors de leur descente sur le terrain et celles du Gabon représentées par Michel Madoungou, qui énonce vraisemblablement des contrevérités dans cette affaire, et pour quel intérêt ?

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