La Guinée Equatoriale vient de donner son accord pour l’entrée en vigueur du passeport biométrique sous-régional qui doit permettre de faciliter l’intégration sous régionale entre les pays de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac). L’information rendue publique le 9 juillet dernier émane du chef du cabinet du Premier ministre équato-guinéen, Ignacio Milam Ntang. Ce nouveau document doit enfin entrer en vigueur dès le 1er janvier 2010, après de multiples reports depuis le lancement du projet en 2001, en raison notamment de l’harmonisation des conditions d’immigration propres à chaque Etat membre.
La Guinée Équatoriale avait émis quelques réticences à la mise en place de cette facilité de circulation, alors qu’elle était en train de durcir ses conditions d’immigration. Depuis la découverte de ses importantes réserves pétrolières qui l’ont hissé au second rang des producteurs africains, la Guinée Équatoriale a durci les conditions d’entrée sur son territoire. Le chef de l’Etat, Téodoro Obiang Nguema, soutient à cet effet qu’il ne peut accueillir “que les étrangers qui apportent leur savoir-faire et non des chômeurs potentiels, accusés d’entretenir l’insécurité et des réseaux de prostitution dans le pays”. Le passeport de la Cemac doit favoriser l’intégration et la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace Cemac qui comprend le Cameroun, le Congo, la République centrafricaine, le Gabon, la Guinée-Equatoriale, et le Tchad.
Arguments
Ce projet est l’une des pièces maitresse du programme de renforcement de l’intégration sous régionale qui doit permettre de créer un espace propice au développement socio-économique pour soutenir la croissance en Afrique centrale. Le 23 mai dernier, les ministres en charge de l’Intégration s’étaient réunis à Douala et avaient décidé de la mise en circulation du passeport Cemac dès janvier 2010. “La libre circulation est faite pour les populations. Il n’y aura plus de difficultés avec le passeport Cemac. Cette question est finalisée. On est à la phase technique des codes et de la biométrie dans les pages du passeport, et de la répartition dans les Etats”, avait expliqué Albert Bessé, le ministre des Finances et du Budget de la République Centrafricaine.
Son entrée en vigueur a enregistré de nombreux reports. L’idée date de 2001 mais c’est à l’issue du sommet de la Cemac tenu le 25 avril 2007 à Ndjamena (Tchad) que les chefs d’Etat des pays membres de cette organisation avaient notamment pris la décision de rendre effective la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace communautaire. L’entrée en vigueur du passeport Cemac avait alors été fixée au mois de juillet 2007. Elle a ensuite été reportée au 1er juillet 2008. Ce, en raison des préalables posés notamment par le Gabon qui invoquait le problème de sa sécurité, exigeait que le passeport soit biométrique, et souhaitait le renforcement de la coopération policière entre les états membres. La Guinée-Equatoriale excipait les mêmes arguments que le Gabon.