Selon des sources, il ne supportait plus ses difficultés financières.
Christian Fabrice Tchuente Ngounou, 26 ans et étudiant à la faculté des sciences juridiques et politiques (Fsjp) de l’université de Dschang (Uds), a été trouvé mort le mercredi 17 juillet dernier dans une maison abandonnée au « Nouveau quartier » aux environs de la prison principale de Dschang. Selon les témoins, il était raide et suspendu à une corde. Ce qui renforce l’hypothèse d’un suicide par pendaison. Mais la thèse du suicide surprend plusieurs de ses camarades de Master II à la Fsjp. Pour ces derniers, le défunt n’était pas de ceux qui brillaient par des frasques. Il paraissait, selon eux, « jovial et toujours souriant ».
Mais le contenu d’une lettre qu’il aurait rédigée contredit cette affirmation. « A l’université, j’ai été un bon exemple, seulement en master, à cause de la maladie et de la paresse je suis tombé dans la facilité. A cause de mes remords et de la réflexion je perds rapidement mes cheveux sur la tête à une vitesse que je ne comprends pas.» Autre élément qui suscite des curiosités, le suicidé annonce qu’il ployait sous le poids des dettes alors que jusqu’à présent, personne dans son entourage immédiat ne saurait étiqueter ses créanciers.
Et pourtant, le contenu du message d’adieu qu’aurait laissé Christian Fabrice Tchuente Ngounou parait fort révélateur : « J’ai de l’argent ici dans mon bord (son mémoire, ndlr) sur la table 35 000 Fcfa + 10 000 Fcfa dans la poche de mon blouson. C’est l’argent pour rembourser mes dettes… C’est très lâche de partir ainsi à la fleur de l’âge, mais je n’ai pas le choix. Peu importe les versions qui seront dites sur moi sans être contestées », aurait-t-il écrit.
Selon nos enquêtes, le défunt aurait vécu retranché et se serait plus rapproché de personne ces dernières semaines. Une solitude, dit-on, accentuée après la soutenance de son Master II le 17 juin dernier. Juste un mois avant son décès. Faut-il aussi noter qu’une partie de l’opinion soutient que, tenaillé par des questions liées à l’accès à l’emploi, Fabrice Tchuenté Ngounou aurait préféré se ôter la vie. D’aucuns laissent croire qu’il se serait compromis en « adhérant dans un groupe aux pratiques occultes et contraires aux usages de la vie en société ». Au-delà des spéculations, le message d’adieu laissé par Christian Fabrice Tchuenté Ngounou ne sonne-t-il pas comme une interpellation adressée aux pouvoirs publics et aux parents afin que des efforts soient fournis pour l’amélioration de la situation matérielle et psychologique de l’étudiant camerounais ?
Guy Modeste DZUDIE