Le député socialiste, Michel Destot a adressé une question écrite au ministre Alain Juppé sur « l’attitude de la France au sujet de la situation du Français détenu depuis quatorze ans à Yaoundé ». Il sollicite qu’au minimum, l’intéressé soit transféré en France.
Le patron de la diplomatie française devrait s’acquitter de son devoir d’apporter systématiquement une réponse à la question à lui posée par les députés et même pour le cas Michel Atangana très prochainement. Même s’il s’agit d’une question dont le théâtre se trouve à environ 6. 000 km du palais Bourbon où siègent avec le Sénat, l’autre Chambre du parlement français, l’Assemblée nationale. Car, comme l’atteste le journal officiel français, en son édition du 21 juin 2011 (page 6407), Michel Destot, député de l’Isère a adressé la question écrite n° 111607 au ministre des Affaires étrangères et européennes, sous la rubrique « politique extérieure ; Cameroun ; citoyen français détenu. Attitude de la France ».
Dans le corps du texte, Michel Destot attire l’attention d’Alain Juppé sur la situation d’un citoyen français détenu depuis quatorze ans au Cameroun. S’il rappelle que l’intéressé a été arrêté le 12 mai 1997 pour motif de « grand banditisme et détournement de fonds », il estime qu’il lui est en réalité reproché d’avoir été en contact avec un candidat opposant à Paul Biya à l’élection présidentielle de 1997. Et note que Michel Atangana est isolé depuis lors dans les cellules du sous-sol du siège de la gendarmerie nationale à Yaoundé, hors de tout cadre légal. Le parlementaire prévient également Alain Juppé que pour des allégations similaires à celles sus évoquées, il risque « 15 ans de détention supplémentaires alors que les principaux témoins et accusateurs l’ont innocenté ou avoué avoir menti quant à sa culpabilité ».
Réponse
L’élu du peuple français stigmatise le « silence incompréhensible sur le sort dramatique de ce Français victime de querelles de pouvoir, en détention pour des faits reconnus comme erronés et sans rapports avec la mesure de la peine ». Il remarque également qu’alors même que des rapports sur les droits de l’Homme du département américain lui reconnaissent le statut de prisonnier politique, l’Hexagone tarde à commettre une action « diplomatique déterminante pour au minima son transfèrement en France, compte tenu du devoir d’assistance vis-à-vis des citoyens de l’étranger ».
Alain Juppé devrait donc répondre à la question de savoir pourquoi aucune initiative décisive n’a encore été entreprise en faveur de M. Atangana depuis 14 ans par la France. Ainsi que celles qui concernent les actions que le gouvernement français compte mettre en œuvre pour « mettre fin à cette situation inacceptable ».
Le patron du Quai d’Orsay y a déjà émis un avis en attendant sa réponse qui sera publiée dans le journal officiel. Ce, en répondant à Jack Lang qui l’avait sensibilisé de manière analogue sur le cas Atangana par un courrier. Alain Juppé souligne à l’attention de l’ancien ministre de la Culture que la France apporte son soutien consulaire à son ressortissant et entend suivre de près le deuxième procès intenté contre Michel Atangana.
Rodrigue N. TONGUE