Deux kilogrammes de stupéfiants saisis à l’aéroport international de Douala, dimanche 31 juillet 2011. C’est le butin récolté par l’équipe mixte (police-douane) chargée de la surveillance des frontières au sein de cet aéroport. Un policier témoigne. «C’est grâce aux appareils de surveillance que nous avons découvert le pot aux roses. Le radar nous a fait voir des zones d’ombre pas normales». C’est en procédant à la fouille manuelle comme le veut la procédure en cas de doute, que les forces de l’ordre mettront la main sur le précieux butin. «C’est de l’héroïne, une drogue qui a le vent en poupe sur le marché noir. Deux kilogrammes d’héroïne, c’est plus de deux cent millions Fcfa selon les cours. C’est une grosse prise».
Interpellée, la Thaïlandaise à qui appartient, ce sac clame son innocence. «Elle dit que ce sac lui aurait été offert par un ami nigérian de son frère à Nairobi car le sien était détérioré. Elle dit être étrangère à ce problème», dit un policier. Et l’exploitation de son passeport montre qu’elle a séjourné pendant ces deux dernières semaines dans plusieurs pays africains avant de chuter pour le Kenya.
D’après certains habitués des saisies à l’aéroport, les trafiquants en quête d’imagination et d’ingéniosité ont évolué dans leurs méthodes de frappe. Au lieu des procédés habituels qui consistent à diluer la «marchandise interdite» dans les aliments, ils ont choisi de cacher cette drogue dans l’excroissance d’un sac dont l’architecture a été revue et corrigée par un spécialiste du camouflage et un expert en mimétisme. «C’est très souvent le cannabis qu’on saisit à l’aéroport. C’est la première prise d’héroïne depuis que je suis ici. Ce qui veut dire que la révolution est en marche et il faudrait que nous redoublions de vigilance car ces bandits ne dorment pas. Ils s’enrichissent plutôt en sacrifiant la santé des populations sur l’autel de l’appât du gain». En attendant, la Thaïlandaise est en exploitation.
Etame Kouoh