« Nous sommes venus ici juste après la prière du Vejr”, déclare Ahmed Salem, la soixantaine, un chapelet à la main. Les hommes d’un côté, les femmes de l’autre, tout le monde attend calmement son tour.
A l’intérieur du bureau, les formalités sont scrupuleusement respectées : il faut avoir sa pièce d’identité et sa carte d’électeur pour vérifier que le nom se trouve bien sur les listes dont une copie est à la disposition du représentant de la Commission électorale nationale et indépendante (CENI) et de ceux des candidats.
Après avoir voté, il faut tremper son doigt dans l’encre indélébile et signer devant son nom sur la liste, afin d’éviter toute possibilité de vote multiple.
A Nouakchott où vote le sixième environ du corps électoral, un mouvement fiévreux de véhicules transportant les sympathisants des candidats vers les bureaux est facilement perceptible.
Des hommes armés en uniformes sont postés devant chaque bureau pour imposer l’ordre alors que les administrations et la majorité des commerces sont fermés.
Les observateurs qui entrent et sortent des bureaux de vote disent ne pas encore être en mesure de donner des impressions.
Quand à la participation, elle donne l’impression d’être élevée, s’il on se fie aux projections faites sur la base du nombre d’électeurs ayant déjà voté dans un bureau donné par rapport aux inscrits dans ce bureau.
Le taux de participation avoisinerait les 23% à 11 heures et demie et il irait vraisemblablement en augmentant pendant la journée car beaucoup de gens préfèrent attendre les dernières heures.
Selon Aicha, la cinquantaine, qui vient de rejoindre une longue file devant un bureau de vote, cet engouement traduit la rude concurrence entre les candidats.
Interrogée par APA sur son candidat favori, elle refuse de répondre, considérant que c’est une affaire privée.
Le mouvement des électeurs dans les bureaux est marqué par une grande discipline, même si certains sont sortis en protestant contre le rejet de duplicata de la carte d’identité nationale, qui n’est plus accepté dans le vote.
«On avait pris l’habitude de voter sur la base d’une simple photocopie de nos pièces d’identité ; maintenant, ils nous ont refoulés », conteste Abderrahman dont l’original de la pièce a été égaré par sa femme.
«La Direction de la sûreté nationale refuse désormais de délivrer des originaux tant que la période de validation n’a pas expiré », s’inquiète-t-il, admettant que la fermeté est obligatoire si l’on veut garantir la transparence des opérations électorales.