Pour afficher son mécontentement face à l’action de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (Otan) dans le conflit libyen, l’Afrique du Sud a décidé de boycotter la conférence de Paris sur la reconstruction de la Libye. C’est ce qu’a annoncé ce jeudi son Président, Jacob Zuma au cours d’une visite d’Etat en Norvège.
L’Afrique du Sud fustige une rencontre qui au lieu de se tenir sous l’égide des Nations Unies, se tiendra plutôt sous la cape de la France et de la Grande Bretagne, fers de lance des opérations militaires en Libye. «Ce processus ne doit pas être soustrait à l’Onu. C’est un processus onusien et l’Onu doit le diriger. Et c’est l’Onu qu’il faut soutenir, de même que l’Ua», a-t-il déclaré.
Avant de déplorer : «Plutôt que d’avoir les rênes confiées à l’Onu ou même à l’Otan, on a eu des pays et trop de gens qui ont pris les commandes. Cela a contribué à marginaliser les gens vraiment importants».
Selon l’Afrique du Sud la résolution 1973 des Nations unies qui a autorisé les frappes en Libye a été biaisée dans son application. «Nous sommes mécontents. Si des mesures militaires devaient être utilisées, c’était pour aider à protéger les populations qui, d’après ce qu’on avait compris, auraient été tuées. Mais au lieu de protéger, ça a été les bombardements, la couverture aérienne permettant à l’autre groupe d’avancer», a poursuivi Jacob Zuma, évoquant les raisons du boycott de Pretoria.
L’Afrique du Sud dans le conflit libyen s’est constamment opposé à la manière de procéder de l’Otan invoquant la primauté de négociations dans le cadre de l’Organisation des Nations Unies (Onu) et de l’Union africaine (Ua).
Par ailleurs en dépit de l’issue du conflit, qui a finalement eu raison du régime de Mouammar Kadhafi, tombé face aux assauts de la rébellion appuyée des forces de l’Otan, l’Afrique du Sud ne reconnait toujours pas le Conseil National de Transition (Cnt), organe politique de la rébellion comme représentant légitime du peuple Libyen.