Certification. Bientôt des normes pour le « bobolo » le « bitacola » et le « ndolè »

A l’occasion de la 42e journée mondiale de la normalisation  le 14 octobre 2011, l’agence des normes et de la qualité (Anor) a annoncé de nouvelles normes camerounaises qui arrimeraient les produits locaux aux standards du marché mondial.

Peut-être verra-t-on bientôt à la télé une bande d’annonce publicitaire présentant un produit localement fabriqué et typique au Cameroun comme étant certifié Nc (normes camerounaise) par l’Anor. C’est en tout cas le vœu exprimé par le directeur général de cette entreprise publique vendredi, 14 octobre 2011 au cours d’une rencontre avec la presse. Pour parvenir à ce label camerounais, Charles Booto à Ngon et l’entreprise qu’il dirige comptent passer  sous peu de 400 normes existant au Cameroun à 2000. Ce, en élaborant de nouvelles normes. Mais surtout en s’attelant plus que par le passé à la mise en place de critères davantage précis selon les exigences des marchés du village planétaire qu’est devenu le monde. 

Et pour ce faire, révèle-t-il, une large concertation a été  initiée depuis quelques mois au Cameroun entre l’instance faîtière des normes nationales et les industries locales. Car c’est de manière consensuelle que les acteurs de ce secteur vont décider des normes à appliquer sur les produits locaux de tel enseigne qu’ils puissent atteindre le marché extérieur. Mais aussi, que les produits étrangers qui entrent au Cameroun correspondent aux normes de santé, de sécurités et de compétitivité applicables dans le pays.

Une donne qui fait dire à l’équipe de l’Anor présente dans les salons du Djeuga palace qui compte en sus du directeur général ; le directeur général adjoint et le directeur des accréditations et la certification que « les normes élaborées au Cameroun  sont des normes camerounaises mais pas des normes à la Camerounaise ». C’est le cas des produits bien de chez-nous comme le « bobolo » (pâte de manioc prisée dans les régions forestières du Cameroun) ; le « ndolè » (sorte de légume issue d’une plante tropicale) pour lesquels les standards de la préparation de la transformation et de la conservation seront prescrits à ceux qui les commercialisent. Car si l’important c’est d’exporter pour l’intérêt de la balance commerciale, on ne peut le faire sans produits normés dans le cadre par exemple de l’Agoa (African growth and opportunity act) ou des Ape (Accords de partenariats économiques), lesquelles lèvent les barrières douanières entre l’Afrique et l’Occident.

Respect des standards

En d’autres termes, le fabricant de « bobolo », ou de parpaings ; le vendeur de « bitacola » ou du « ndolè » devront bientôt tenir compte des standards édictés par l’Anor pour la sécurité du consommateur local et de l’étranger. Tant les normes sont vouées à devenir la principale barrière douanière en cette ère de mondialisation. C’est du moins, au respect des standards que sont astreints déjà depuis quelques années, les fabricants de ciment, de fer à béton, de yaourt sucré, de lait….

Cela dit, les industries et tous les maillons de la chaîne de production des biens et des services ne sont pas toujours des as du respect des normes. Tout au moins des standards existant déjà. D’où cette question de journaliste : « Que faire si le fabricant de parpaings nous livre un produit défectueux ou à l’avenir la bayam sellam nous vend un  « bobolo » un peu trop dur ?» Autrement dit, l’Anor a-t-elle les moyens de coercition permettant de venir à bout des producteurs véreux ? Réponse des responsables de l’entreprise : « Nous délivrons des certificats de conformité correspondant au standards arrêtés de commun accord avec les producteurs et respectant les fondamentaux de santé et sécurité. Une répartition du travail par les pouvoirs publics prévoit que la mission de répression revienne au ministère du Commerce ».Comme quoi à une question à la camerounaise, une réponse certifiée Nc.

Rodrigue N. TONGUE

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