Abus: Un opérateur économique enlevé et dépouillé par les FRCI

Côte d’Ivoire: Un chef d’entreprise a été enlevé par les Frci vendredi 4 novembre dernier. L’opérateur économique a été relâché seulement après que ses ravisseurs lui ont soutiré une forte somme d’argent. A l’origine,une opération commerciale dans laquelle les Frci ont été invités.

La normalisation de la situation en Côte d’Ivoire n’est pas pour demain. Vu l’insécurité ambiante, les braquages et extorsion de fonds dont sont victimes populations et opérateurs économiques depuis de longs mois. Adiko Félix, patron de l’entreprise Sibimext, spécialisée dans le bâtiment et l’import-export, basée à Yopougon Niangon, a été enlevé par des éléments des Frci le vendredi 4 novembre dernier alors qu’il était en compagnie de son fils à la gare de train d’Adjamé. Il a été transporté manu militari au camp commando d’Abobo où il a été séquestré avant d’être relâché tard dans la nuit. De fait, il a été accompagné à son domicile par ses ravisseurs, qui ont accepté de le libérer contre paiement d’une forte somme d’argent. L’affaire qui conduit à cette situation dramatique est pourtant assez simple.

Adiko Félix, en contrat avec la mairie de Grand-Zattry dans le département de Soubré pour la livraison de sept grosses motos, prend contact, par l’intermédiaire de son technicien Abo Guillaume, avec des marchands de Bouaké représentés à Abidjan par un certain Ahmed. Pour le règlement de la transaction d’un coût total de 2 millions 550 mille franc CFA, une avance d’un million 100 mille francs Cfa est versée aux fournisseurs de motos après que 6 motos ont été livrées. Le montant restant devrait être payé à la livraison de la dernière moto au plus tard le 3 novembre. Avant cette échéance, les acquéreurs constatent que l’une des six premières motos qui leur ont été livrées est défaillante. L’information est portée à la connaissance des vendeurs. Et d’un commun accord entre les deux parties, il est décidé de suspendre le paiement de cette moto en attendant sa réparation. Adiko ne reste devoir donc à ses fournisseurs que la somme d’un million 125 mille francs Fcfa. au lieu de un million 450 mille FCFA. Mais contre toute attente, le vendredi 4 novembre, le chef d’entreprise d’import-export reçoit un appel téléphonique d’Ahmed lui faisant savoir que ses employeurs ont besoin d’un peu d’argent pour passer la fête de Tabaski.

La tenue du vendeur contre le treillis

Les deux contractants conviennent d’un rendez-vous à la garde de train d’Adjamé. Et Adiko remet 300 mille francs en espèce à Ahmed en plus d’un chèque de 350 mille francs. Mais à sa grande surprise, Ahmed lui répond que le prix des motos a changé et qu’il n’acceptera pas cette enveloppe. Aussitôt, les éléments des Frci débarquent à bord d’un véhicule. Sans aucune forme de procès, ils embarquent le chef d’entreprise et son fils. Direction le camp commando d’Abobo où ils sont séquestrés dans une chambre totalement close, dans le noir. La nuit, alors qu’il subissait un énième interrogatoire, Adiko pique sa crise cardiaque qui manque de l’emporter. Il décide alors de payer pour se tirer d’affaire.

Escorté par ses ravisseurs, il regagne son domicile sis à Niangon carrefour Académie, où il leur remet la somme 450 mille francs. Son technicien, Abo Guillaume, qui s’est rendu au camp commando pour donner sa version des faits et tirer son patron d’affaire a été torturé et défiguré. Et les bourreaux lui font signer une reconnaissance de dette par violence de 500 mille francs CFA. C’est avec cette vraie fausse reconnaissance de dette que le chantage est fait aujourd’hui sur M. Adiko. Dans la crainte d’une expédition punitive, Adiko et sa famille ont dû quitter le domicile familial. Au cours de la détention arbitraire dont il a été l’objet, il a été contraint de signer une  reconnaissance de dette de 500.000 Fcfa et le désormais élément des Frci avec lequel il a contracté sans le savoir se fait menaçant.

Département de Lakota: Les Frci sèment la terreur dans un village

Une descente musclée des Frci hier dans un village du département de Lakota a fait plusieurs blessés dans les rangs des populations qui vivent un grand traumatisme depuis la chute de l’ancien régime.

Décidemment, il ne passe plus de jour sans qu’on n’épingle des éléments Frci coupables d’exactions, d’abus de pouvoir ou même de meurtre malheureusement d’innocentes personnes. Ces légions d’éléments Frci qui ternissent l’image de la nouvelle armée sont-ils au dessus de la loi ou carrément des hors-la-loi qui échappent au contrôle des autorités et sévissent selon leur bon vouloir ? En tout cas, c’est l’impression qui se dégage.

Zokolilié, village situé à 12 km de Lakota, a subi hier la furia des Frci. De quoi s’agit-il ? Hier dans la matinée, comme à ses habitudes, le jeune Victor Tédjé se rendait, à vélo, au champ. Arrivé à un barrage situé à l’entrée du village, tenu ce jour-là par deux éléments Frci et deux gendarmes, le jeune Victor est interpellé par un élément des Frci. Ce dernier lui intime l’ordre de nettoyer séance tenante le «corridor» avec sa machette. Victor, dans une réponse poliment adressée, fera savoir qu’étant donné qu’il a pris un gros retard, il nettoierait les lieux à son retour des champs.

Cette réponse ne satisfait pas l’élément des Frci qui pique une colère noire et, à l’aide de sa kalache, se met à rouer de coups l’infortuné. Des coups de cross pleuvent sur tout son corps pendant de longues minutes. Les deux gendarmes, sans armes de dotation pendant que leurs 2 «frères d’armes» Frci en possèdent, accourent pour enlever la victime des mains de son bourreau qui finit par lâcher sa «proie». Les jeunes du village, alertés, se déportent sur les lieux. Les deux éléments Frci prennent, comme d’habitude en pareille circonstance, leurs jambes à leurs cous après leurs forfaits. Direction la ville où ils vont certainement chercher du renfort.

Une fois là bas, ils alertent leurs camarades et reviennent dans le village une trentaine de minutes plus tard, pour la vendetta. Tirs dans les rues du village pour annoncer leur arrivée. C’est le branle-bas généralisé, les villageois se refugient pour la plupart en brousse. Ceux ayant eu moins de chance sont copieusement battus. Les éléments Frci, profitant de cette situation, vont piller plusieurs maisons avant de se retirer. Alertés, l’Onuci et le Sous-préfet de Godouko se rendent à Zokolilié pour calmer les populations qui ne savent plus à quel saint se vouer à quelques 30 jours du scrutin législatif.

Jusqu’au moment où nous mettions sous presse, plusieurs villageois avaient encore du mal à regagner leur village, de peur de se voir de nouveau attaquer et sauvagement battus par les Frci.

Benjamin Silué/Frank Toti

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