Il ne se passe plus de semaines sans qu’on n’ait à recenser des cas de personnes qui, après l’acte sexuel, ne peuvent plus se séparer. Des raisons métaphysiques évoquées. Enquête.
Maroua, Garoua, Douala, Yaoundé…partout quasiment chaque semaine, dans la rubrique des faits divers, on enregistre de plus en plus des cas des personnes qui ne peuvent plus se séparer après des rapports sexuels. Pour ces personnes qui ne doutaient pas un seul instant qu’elles devraient faire recours à d’autres astuces pour enfin se libérer de leurs partenaires. Subitement, l’objet sexuel est vite devenu…un appât, mieux un piège pour « débusquer » les amoureux en flagrant délit «d’adultère ou de trahison ».
Très souvent, selon nos sources, ces personnes entretiennent des rapports illégitimes. C’est le cas de cette femme légitimement mariée, qui s’est permise une escapade sexuelle avec son concubin. Mal leur en a pris, car ce jour, c’est le Cameroun tout entier qui a eu écho de leur secret d’alcôve. Le signe particulier de ces amoureux d’un autre genre est visiblement l’appartenance de la femme à un autre homme. Sachant que l’adultère n’est pas la dernière trouvaille, force est de se demander pourquoi y a-t-il donc cette résurgence du phénomène de coït « inséparable ou interminable ?»
Le coït « inséparable »
Pour en avoir le coeur net, Le Messager s’est rendu à l’hôpital Laquintinie de Douala. Là-bas, le Dr Tchana Mésack, gynécologue-obstétricien, est catégorique. « Ce phénomène qui n’a pas de désignation spécifique, ne s’explique pas scientifiquement ». Et poursuivant, « l’anatomie humaine ne permet pas qu’on ait ce genre de situation. L’homme bande et après il y a détumescence». Selon le gynécologue, rien n’explique l’incapacité à pouvoir se désolidariser de son partenaire après la consommation de l’acte. Cette position est partagée par son confrère, le Dr Léonel Atanga, médecin généraliste. « C’est vrai que la médecine évolue chaque jour, mais jusqu’ici, tranche-t-il, aucun élément scientifique ne saurait expliquer, encore moins justifier » le coït « inséparable ou interminable ». Une infirmière en service aux urgences de l’hôpital général de Douala a confié avec force conviction que l’explication de ce phénomène est métaphysique, voire mystique.
Tradi-praticien autrement appelé « marabout ». « Mama Agnès », qui a pignon sur rue dans la capitale économique n’est pas avare d’explication à ce sujet. Dans son « sanctuaire » décoré de cories, d’écorces et de pierres, le tout badigeonnés d’huile de palme et de sel, la maîtresse de céans vous reçois non sans avoir fait des invocations sur des pierres qu’elle considère comme ses ancêtres, ses partenaires et desquelles elle tiendrait son « pouvoir ».
L’endroit est lugubre et le climat humide ici n’est pas pour arranger les choses… Dame Agnès, dans un calme olympien, affirme sans vergogne que c’est ce phénomène n’est qu’un vilain «piège » pour les traîtres et traîtresses. Et d’expliquer : « généralement, lorsqu’un homme, époux ou copain, soupçonne que sa tendre moitié est encline au vagabondage sexuel, celui-ci, par méchanceté, vient voir un des nôtres. Et après avoir invoqué le nom (en entier) de son épouse à travers l’image (photo) de cette dernière, des nœuds sont constitués et scellés ». Là, le processus est lancé et la personne qui ira avec cette femme encourt « une incapacité à se désolidariser » et pire, « une infertilité, voire une faiblesse sexuelle ». Troublant, n’est-ce pas ?.
Fidélité et abstinence
L’antidote, selon Mama Agnès, se fait en deux phases. La première consiste à ce que le mari et quelques personnes vous prennent « la main dans le sac », aussitôt, « les liens se relâchent », lance-t-elle. Ou alors, selon le degré de « méchanceté de l’homme », « les amoureux y mettront le temps voulu par le tendeur de piège ». Un autre tradi-praticien peut « arranger les choses. Seuls les hommes peuvent initier ce genre d’attrape nigaud. Etant entendu qu’une femme ne peut pas se blinder ou se donner en spectacle dans le but d’humilier », renseigne non sans conviction, notre « voyante »…
Il reste que, comme avec le Vih/Sida, face à la recrudescence du coït « inséparable », la méthode la plus efficace à ce jour se résume en deux mots : fidélité et abstinence.
Jacques Willy NTOUAL