Mais les militaires centrafricains devront désormais se munir d’un badge et non de tenue militaire pour visiter le Cameroun.
La situation se normalise progressivement à Garoua Boulai, ville camerounaise frontalière avec la République centrafricaine. Selon nos sources, la frontière aurait été reouverte le vendredi 2 décembre dernier, après presque une semaine de concertation entre les préfets Mbu Peter du département du Lom et Djerem et son homologue de Bouar. Paul Biya et François Bozizé fument ainsi le calumet de la paix, après le crépitement des armes et des actes de vandalismes perpétrés par les troupes centrafricaines en territoire camerounais le jeudi 24 novembre dernier. Même les trois soldats de l’armée de François Bozizé ont déjà été renvoyés à Bangui pour être jugés conformément à la loi locale.
On se souvient que le chef de l’Etat centrafricain en personne avait promis de révoquer ces militaires hors-la-loi, en cas d’ouverture de la frontière. Mais désormais, des hommes arborant une tenue militaire étrangère n’entreront plus en territoire camerounais par cette frontière de Garoua Boulai. Tout homme en tenue devra donc s’identifier simplement avec un badge, afin que le scénario du mois dernier ne se répète plus. Cette affaire aura tout de même mobilisé beaucoup d’énergie, car on se souvient que la semaine dernière, le chargé d’affaires auprès de l’ambassade de la République centrafricaine à Yaoundé avait rencontré en audience le ministre Henri Eyébé Ayissi des Relations extérieures. A l’issue de ce tête à tête, les fruits des échanges auraient été répercutés aux deux chefs d’Etat qui ont mis un terme à cette prison dans laquelle se trouvaient de nombreux Centrafricains qui, doit-on rappeler, se ravitaillent au 3 /4 au Cameroun.
En rappel, jeudi le 24 novembre dernier, 4 militaires centrafricains en tenue et en armes ont eu une altercation avec un jeune conducteur de moto dans la ville de Garoua Boulai au sujet de frais de transport non payés. A la suite de l’altercation, trois des quatre militaires avaient été interpellés par l’armée camerounaise. Ce qui a mécontenté leurs camarades de corps qui ont mené une expédition punitive dans le camp camerounais. S’attaquant aux édifices publics, au drapeau tricolore et aux effigies du chef de l’Etat.
Joseph Flavien KANKEU