Répression du meeting du Fpi: La barbarie au pouvoir !

Manifestation du FPI à Yopougon

Les partisans de Ouattara sèment la terreur : au moins un mort et 68 blessés

Le meeting de remobilisation organisé par le Front populaire ivoirien à la place Ficgayo de Yopougon le 21 janvier dernier n’a pu convenablement se tenir. Pour cause, des partisans d’Alassane Ouattara y ont semé la chienlit.

Alors que les militants et sympathisants du Fpi, les démocrates ivoiriens ont répondu massivement pour ce premier grand rassemblement post-11 avril, ils se sont vus confrontés à une machine à faire couler du sang, les partisans d’Alassane Ouattara.

Méthodiquement organisés pour interrompre voire rendre impossible la tenue de ce giga meeting qui allait finir par convaincre l’opinion internationale de ce que vaut leur poulain en interne, les agresseurs étaient pour la plupart munis de pierres, gourdins, barres de fer et même d’armes à feu. La foule reprend en choeur les chansons en hommage à Laurent Gbagbo, des artistes prestent en attendant les interventions des leaders. Seul le fédéral d’Abidjan- Banco, Lazare Zaba Zadi, a pu difficilement s’adresser aux milliers d’Ivoiriens présents. Les jets de pierre ont entre-temps baissé en intensité. On se dit que les assaillants ont enfin compris qu’il faut la contradiction en Côte d’Ivoire. La foule est galvanisée. Le mercure monte. On attend désormais les discours du leader de la Jfpi, Koua Justin, du président du Comité d’organisation, le ministre Amani N’Guessan et celui du président Miaka.

Un cinquantenaire au visage ensanglanté manque d’être brûlé vif

Ces instants, les militants les attendront en vain. Puisqu’autour de 12 heures 30 minutes, les partisans de Ouattara en très grand nombre et ayant quasiment encerclé toutes les voies de sortie du lieu, intensifient les jets de pierre. Cette fois, en direction du podium où était installée toute la haute direction du Fpi et ses alliés. On comprend alors que l’objectif de ces ennemis de la démocratie, c’est d’attenter à la vie des leaders de l’opposition significative. Des jeunes du camp Gbagbo répliquent aux jets de pierre afin de faire reculer ces assaillants.

Puisque les forces onusiennes, de police et de gendarmerie se sont passées le mot : aucune intervention, opération laxisme et passivité. Armés de pierres, gourdins et d’armes à feu pour certains, les jeunes «ADOrateurs» excités vont pourchasser des jeunes militants qui regagnaient la place Ficgayo. Ils passeront à tabac un jeune qui finira par rendre l’âme. Un cinquantenaire est lui aussi à son tour tabassé à l’aide de bois, et manque d’être incendié vivant. Il a dû son salut au courage de jeunes militants du Fpi qui iront à sa rescousse.

Complètement ensanglanté, il sera évacué par le Samu au Chu de Yopougon, où d’autres cas graves de blessés avaient déjà été transférés. Une petite accalmie permet de poursuivre la manifestation. Face à la dégradation de la situation, les organisateurs jugent utile de réaménager le conducteur de sorte à permettre au président intérimaire du Fpi de livrer le message. C’est alors que le président intérimaire Sylvain Miaka Oureto est appelé au pupitre pour s’adresser aux militants. Dès qu’il prend le micro, c’est l’hystérie et les chants en hommage au leader charismatique, Laurent Gbagbo, jaillissent de la foule. Mais c’est mal connaître ces agresseurs, qui n’entendent pas lâcher prise. Déterminés qu’ils sont à écraser du militant Fpi. Les jets de pierre deviennent de plus en plus intensifs, et les militants sont obligés de riposter.

Manifestation du FPI à Yopougon

Puisque la situation dégénérait, la commission sécurité a sommé les leaders du Fpi de partir de sorte à leur éviter d’être victime de la barbarie du Rdr. Dès que les leaders et la foule quittent les lieux, comme des chiens enragés et déchaînés, les partisans de Ouattara envahissent la place et saccagent, volent tout. Ils mettent le feu aux bâches, cassent des chaises et emportent les appareils de sonorisation, amplis, baffles et même les câbles de branchement. Suite à cette attaque, l’on a pu dénombrer au moins un mort, de nombreux blessés dont deux par balles. En tout cas ce meeting était prometteur mais par la faute des trouble-fêtes du Rdr, il n’a pu aller à son terme. Hélas !

Mobilisation exceptionnelle. Près de 20 000 personnes répondent à l’appel

Malgré la terreur latente instaurée par le régime Ouattara vis-à-vis des militants du Fpi et des pro-Gbagbo, la direction intérimaire du Front populaire ivoirien a réussi le pari de la mobilisation, sa principale force dans le jeu démocratique. La place Ficgayo était noire de monde, samedi dernier.

La grand-messe de la remobilisation destinée à réclamer la démocratie et l’état de droit en Côte d’Ivoire, organisée à la place Ficgayo se devait de tenir toutes ses promesses. Déjà aux environs de 10 heures samedi dernier, ce sont des dizaines de milliers de militants et sympathisants du Fpi, ainsi que de démocrates ivoiriens, qui convergeaient vers le mythique espace. Pour la circonstance, et vu l’importance que revêtait cette manifestation pour le Fpi, les organisateurs ont mis les bouchées doubles. Logistique impeccable avec plus d’une quarantaine de bâches, 4000 chaises avec une sonorisation digne des grands concerts. Le pari de la mobilisation était gagné puisque le terrain du meeting était noir de monde.

Un monde venu de différents quartiers d’Abidjan et même de villes de l’intérieur. Et l’on pouvait entendre les militants chanter en choeur «respectez Yopougon de Gbagbo», ou encore «On aime Gbagbo». En une fraction de seconde, la quarantaine de bâches était pleine à craquer. Les Ivoiriens et amis de la Côte d’Ivoire panafricaine et démocratique qui ne voulaient nullement se faire conter cette première historique depuis le 11 avril, ont rué comme des fourmis à Ficgayo, au point qu’il était difficile de se frayer un chemin dans la foule.

Des vieillards de 80 ans présents

Combien étaient samedi dernier, malgré la terreur et la barbarie du régime, à la place Ficgayo ? Dix mille, vingt mille, trente mille ou plus. En tout cas selon une source policière, les manifestants étaient estimés à une dizaine de milliers de personnes. Quand pour les organisateurs, les Ivoiriens ayant répondu présent à l’appel de la patrie et de la démocratie, ayant témoigné leur attachement au président Gbagbo par leur présence à Ficgayo étaient environ 20 000 personnes.

Des enfants, femmes et même des vieillards de près de 80 ans étaient tous présents, chantant et dansant en hommage au président Gbagbo et aux prisonniers du régime Ouattara détenus dans les goulags du nord et à la Maca. Et malgré la barbarie des partisans de Ouattara qui dès 10 heures ont vainement tenté de perturber ce grand rassemblement, les démocrates ont bravé la peur jusqu’à ce que la direction du Fpi leur demande de rentrer chez eux, pour éviter un bain de sang et un affrontement généralisé. C’est cela aussi poser des gestes d’apaisement et de patriotisme, savoir garder la maîtrise de soi face aux coups de pied de l’âne et refuser de voir son pays encore une fois sombrer dans la violence.

Après la brève intervention du président du Fpi, Sylvain Miaka Ouréto, les militants et sympathisants de ce parti comme un seul homme ont pris une seule et même direction pour éviter des attaques d’assaillants en embuscade dans plusieurs quartiers environnant la place Ficgayo. Malheureusement, cela n’a pas empêché la violence des partisans de Oattara, qui ont du mal à s’accommoder aux pratiques du jeu démocratique, de s’exprimer de la plus mauvaise des manières. Et c’est bien dommage ! Ce sont les démocrates qui en ont fait les frais. Plus d’une soixantaine de blessés dont 7 cas graves et un mort à mettre à l’actif d’une dictature naissante.

Hermann Djea / Frank Toti

Condamnation de la barbarie du Rdr. La grande comédie de l’Onuci

Manifestation du FPI à Yopougon, Mobilisation ONUCI

Seuls ceux qui ont suivi de très loin le meeting de rentrée politique du Fpi, prendront pour profession de foi le communiqué produit par l’Onuci. Qui condamne «les incidents survenus au meeting du fpi à yopougon ». En réalité, il s’agit à n’en point douter de «larmes de crocodiles », d’une condamnation empreinte d’hypocrisie. «L’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) condamne énergiquement les incidents survenus samedi à Yopougon lors du meeting du Front Populaire Ivoirien (FPI) faisant de nombreux blessés. L’ONUCI tient à rappeler son attachement à la liberté de rassemblement et d’expression, indispensable à la vie démocratique », peut-on lire dans le communiqué.

Mais comment croire en une telle démarche, quand on sait que l’Onuci avait déployé la grosse armada pour selon elle sécuriser le meeting. Et pourtant sur les lieux du meeting, les soldats onusiens, massivement déployés, sont restés inertes face à la barbarie des partisans de Ouattara. c’est quelques rares fois qu’ils ont daigné réagir du reste timidement avec quelques jets de bombes lavrymogènes. Et pourtant en face devant et derrière eux se  trouvaient les activistes du régime Ouattara, armés de gourdins, pistolets, machettes, barres de fer et pierres. L’Onuci ne peut donc être complice passive de cette barbarie et venir produit un laconique communiqué de condamnation d’incidents, là où elle pouvait éviter lesdits incidents.

Pourquoi donc laisser faire et après attendre du gouvernement des «mesures appropriées pour déterminer les circonstances de ces incidents malheureux, en identifier les auteurs pour les arrêter et les traduire en justice conformément à la loi en vigueur » ? L’Onuci gagnerait à cesser d’accompagner ce régime dans sa volonté d’instaurer la dictature en Côte d’Ivoire. Alors qu’elle cesse de jouer la comédie devant la détresse du peuple ivoirien.

Gérard Koné

 

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