Depuis un an environ, les généraux de corps d’armée Edouard Kassaraté et Philippe Mangou avaient été annoncés comme ambassadeurs par le régime Ouattara. Le chef de l’Etat lui-même, à l’occasion de sa dernière interview à la Rti, avait publiquement déclaré qu’il avait nommé ces deux officiers supérieurs comme Ambassadeurs.
Une nomination qui tardait à devenir réalité. Depuis hier, à l’issue du conseil des ministres, c’est chose faite pour l’ex-commandant supérieur de la gendarmerie, le Général Edouard Tiapé Kassaraté. Il est donc le tout nouvel ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République de Côte d’Ivoire près la République du Sénégal, avec résidence à Dakar.
Son alter ego, le général Philippe Mangou a été pour le moment «ignoré», puisque sa nomination n’a pas été évoquée à l’occasion de ce conseil des ministres d’hier.
N’empêche qu’il est annoncé au Gabon, pour occuper les mêmes fonctions. Ces deux anciens patrons de l’armée ivoirienne, au plus fort de la crise, avaient toujours montré une certaine fidélité à Laurent Gbagbo jusqu’au 11 avril. C’est plus tard, à l’occasion d’un séminaire de reforme de l’armée à Bassam que l’ex-Cema, Philippe Mangou, révélera le double-jeu de certains officiers au nombre desquels Kassaraté et lui figuraient en bonne place. Un an après, le «rôle déterminant qu’ils ont joué dans le dénouement de la crise», selon les propos d’Alassane Ouattara, les officiers supérieurs, promus généraux de corps d’armée par le président Laurent Gbagbo, vont toucher leur «butin de guerre». Un bon poste de «retraite» en tant qu’ambassadeur. Le général Kassaraté va donc regagner son poste d’affectation dans les jours à venir. Pendant ce temps, les hommes qui étaient sous leurs commandements respectifs continuent d’être traqués, arrêtés, torturés et emprisonnés par le régime Ouattara.
Frank Toti