Quelle est la situation de nos compatriotes enlevés et gardés depuis dimanche dernier par la junte militaire malienne à Kati ? Plus de cinq jours après, c’est la confusion totale. Annoncée puis reportée deux fois, leur libération n’était toujours pas effective hier jeudi, 10 mai 2012 jusqu’au moment où nous allions sous presses. Que s’est-il encore passé ? Difficile de le savoir.
L’une de nos sources sur place à Bamako, M. Momnougui Penda, le président de la communauté camerounaise au Mali, qui faisait jusqu’ici montre d’une grande sollicitude, n’a pas répondu au téléphone malgré plusieurs relances. De leur côté, le ministre des Relations extérieures ainsi que son responsable de la communication n’ont pas non plus daigné répondre aux appels du Messager qui voulait comprendre les raisons de ce silence radio inquiétant.
Seule certitude, les neuf Camerounais arrêtés et gardés au camp militaire de Kati n’ont toujours pas été libérés. Nous la tenons d’un compatriote basé à Bamako qui suit aussi de près ce dossier et que Le Messager a pu joindre. Selon lui, la junte militaire poursuit encore l’exploitation des personnes arrêtées. L’une des questions récurrentes qu’on leur pose est de savoir ce qu’ils font au Mali. Est-ce à dire que contrairement à l’optimisme affiché par M. Momnougui Penda, les hommes de Amadoua Sanogo, le patron de la junte militaire, ne sont pas convaincus de l’innocence des Camerounais arrêtés dans les événements du 30 avril dernier ?
Rien n’est moins sûr en dehors d’une information crédible ou officielle. Ont-ils été abandonnés par les leurs ? On aimerait bien savoir à quel niveau se trouve aujourd’hui l’action que revendique la diplomatie camerounaise dans ce dossier sensible, elle qui réfute par la voix la plus autorisée, le qualificatif de ‘diplomatie du vide’. Il faudra sans doute plus qu’une rodomontade pour convaincre de son efficacité même si on préférerait de loin se tromper, car des Camerounais risquent leur peau au Mali si rien n’est fait…
F.B.