Soupçonnés de vouloir organiser un meeting contre la hausse des prix des hydrocarbures, plusieurs jeunes du quartier Bépenda Omnisports ont été molestés vendredi dernier.
C’est un fort déploiement des forces de l’ordre (policiers et gendarmes) qui a été observé vendredi 27 juillet 2012 au lieu dit Bépanda omnisports à Douala. Très tôt dans la matinée, policiers et gendarmes armés jusqu’aux dents ont investi les lieux, filtrant au passage, entrées et sorties et en faisant quelques inspections inopinées dans certains domiciles. La raison de cette démarche peu orthodoxe? Les explications de Rigobert Kaffeu, habitant de ce quartier populeux de la métropole économique. «Il y a eu une rumeur selon laquelle des opposants et des membres de la société civile voulaient organiser un meeting avec comme sujet la hausse des prix des carburants, et aussi une marche de protestation pour sensibiliser la population que la hausse du carburant est sans objet».
En dehors de l’esplanade du stade annexe omnisports de Bépanda occupé par une équipe de football qui observait de près cette mobilisation des forces de l’ordre, toutes les entrées et sorties de ce quartier de l’arrondissement de Douala Vè grouillaient de flics et de pandores.
A l’aide des canons anti-émeutes et des matraques, les policiers et gendarmes ont étouffé cette manifestation. «Plusieurs personnes ont été arrêtées et bastonnées. Dès que vous refusez d’obtempérer aux policiers qui vous demandent de marcher en file indienne, on vous brustalise. Si vous regardez un gendarme dans les yeux ou vous toussez, on vous embarque. Ils ont créé la panique dans notre quartier comme si on était en guerre. Je ne suis au courant de rien concernant la manifestation qui devait être organisée ici», affirme Paulin K., un habitant de Bépanda omnisports.
Même si un calme apparent règne dans cette zone au moment où les personnes arrêtées ont finalement été relâchées après interrogatoire, les forces de l’ordre veillent au grain et ce quartier est placé sous surveillance. «D’après la police, c’est d’ici que la grève peut commencer. C’est la raison pour laquelle nous sommes surveillés jour et nuit depuis vendredi», témoigne Adèle, une tenancière de gargote.
Etame Kouoh