Le commando mystérieux fait une quinzaine d’otages
Quarante-huit heures après le raid du commando mystérieux sur les positions des Frci dans la ville de Dabou, on en sait un peu plus. Les éléments des Frci surpris par l’attaque «chirurgicale» du commando invisible n’ont eu d’autre reflexe que de se «barricader », en attendant des renforts d’Abidjan.
Une fois l’orage passé, les laboratoires du régime ont diffusé à profusion une version très «photoshopée» de l’attaque de Dabou, afin de rassurer d’une part les populations et d’autre part requinquer le moral des Frci. Selon les sources officielles, le raid du commando mystérieux n’a fait aucune victime dans les rangs des Frci, à part les quelques 3 à 5 civils tués.
Selon les témoignages recueillis, les éléments du commando mystérieux ont fait des otages et des victimes à l’intérieur du camp des Frci. Environ une quinzaine de personnes, des éléments Frci et des dozos venus à la rescousse des éléments des Frci en difficulté dans le camp, ont été faits prisonniers. On signale également la disparition de civils, après le passage de ce commando, notamment le gardien de la Station Total qui se trouve en face d’une grande surface (le Bon prix) et un jeune charretier qui rentrait d’une virée nocturne.
Pourquoi la hiérarchie des Frci, en complicité avec les autorités, a-t-elle voulu cacher le fait qu’il y ait bel et bien eu des victimes et des otages ? Au fil des attaques qui se succèdent et se ressemblent presque, le régime Ouattara mesure bien le degré de la psychose qui envahit aussi bien les populations que les combattants Frci. Et en situation de crise, communiquer sur les pertes incessantes sape grandement le moral des troupes. Les securocrates du régime semblent avoir décidé de jouer la carte du super-héros jamais atteint dans les combats pour éviter le «dégonflement » des soldats.
Quel message ce commando mystérieux veut-il passer en faisant à chacune de ses attaques pratiquement des otages ? En tout cas, à y voir de près, ces «assaillants» veulent donner l’impression d’avoir les cartes en main, s’ils ne l’ont déjà, et surtout de bien contrôler la situation.
Gérard Koné