Après les signes évidents de flottement dans la gestion du dossier des Biens mal acquis (BMA), la Guinée équatoriale s’est décidée à engager le bras de fer avec la justice française.
Le président Obiang Nguema a ordonné à l’ambassadrice accréditée en France, Mariola Bindang Obiang, de prendre possession de l’immeuble du 42 avenue Foch, à Paris (16e arrondissement), saisi par les juges chargés de ce dossier, Roger Le Loire et René Grouman.
Mi-août, la diplomate a fait sauter les scellés et s’est installée dans l’immeuble avec l’ensemble de son personnel. Elle a également notifié par une plaque la qualité d’ambassade de cet immeuble. Les locaux de l’ancienne ambassade, situés boulevard de Courcelles, font désormais office de consulat. La décision de Malabo a été notifiée par courrier à l’Elysée et au ministère français des affaires étrangères, qui ont “pris note”. Il n’y a plus qu’à attendre la réaction des deux juges…
Dans la foulée, le chef d’Etat équato-guinéen fait le ménage dans la noria d’avocats français chargés de défendre la Guinée équatoriale. Selon les informations de La Lettre du Continent, il a mis un terme au contrat avec le cabinet Pardo, Boulanger & associés. Un autre collectif d’avocats est en cours de constitution.
Défenseur de Teodorin, fils d’Obiang Nguema, Emmanuel Marsigny (cabinet Metzner & associés) reste dans la boucle. Mais il devra désormais travailler main dans la main avec un nouveau confrère pour défendre son client : Thierry Marembert. Cet ancien membre du cabinet de Michel Rocard est associé, au sein du cabinet Kiejman & Marembert, à Georges Kiejman, ancien garde des Sceaux de François Mitterrand.