Quand Mme Clinton justifie les sanctions contre l’Iran

Comme il était prévu, les tensions, ces derniers jours, dans le marché des devises étrangères, en Iran, ont réjoui les autorités américaines.

L’AFP a rapporté que la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, a réagi à cette nouvelle, mercredi, en prétendant que le gouvernement iranien devrait assumer la responsabilité de ce qui se passe sur son territoire. «L’objectif de nos sanctions contre l’Iran est de conduire ce pays à se mettre, avec sérieux, à la table des négociations», a déclaré la secrétaire d’Etat américaine.

Mme Clinton a prétendu, aussi, que les sanctions anti-iraniennes auraient montré leur efficacité et que l’Iran pourrait les faire lever, à condition qu’il adopte une approche plus positive, pour coopérer avec les 5+1 et la communauté internationale.

Certes, les Etats-Unis ont décidé d’augmenter leurs pressions économiques sur l’Iran, par l’intensification des sanctions, mais il reste à savoir ce que les dirigeants américains attendent des pourparlers entre l’Iran et les 5+1.

Selon des observateurs, le fait que le Département d’Etat insiste, encore, sur la poursuite des pourparlers, n’est qu’une justification des démarches irresponsables de la Maison Blanche, dans les sanctions qu’elle a imposées à la RII, illégalement et contrairement aux normes internationales. D’autant plus que Washington oblige les autres pays à respecter ces sanctions unilatérales. Cependant, les autorités américaines savent, depuis longtemps, que la RII ne reculera pas devant les menaces et les sanctions, et qu’elle défendra son droit à bénéficier du savoir-faire nucléaire civil.

Dans ce contexte, les déclarations de Mme Clinton et les propagandes des médias occidentaux, au sujet des tensions survenues dans le marché des devises étrangères, en Iran, laissent voir l’ambiguïté qui existe, dans la prise de position de Washington : il y a quelques mois, la Maison Blanche prétendait que les sanctions «intelligentes» qu’elle imposait à l’Iran ne visaient que le gouvernement iranien. Or, les Etats-Unis ont concentré leurs pressions sur le système bancaire et monétaire de l’Iran, ce qui laissait prévoir, dès le début, que la pression serait, directement, subie par les citoyens.

Maintenant que la Maison Blanche constate que ses sanctions et les pressions exercées sur le système bancaire iranien visent, directement, les citoyens, au lieu de faire son mea-culpa, prétend que le gouvernement iranien en est le responsable. Il est évident que les Iraniens pourraient voir leur pouvoir d’achat diminuer, en raison de la baisse de la valeur de la monnaie nationale, due aux problèmes que les sanctions étrangères pourraient créer, dans le cycle de l’offre et de la demande. En réalité, les récentes déclarations de Mme Clinton montrent que l’objectif de la Maison Blanche était, dès le début, de créer un mécontentement populaire, à l’intérieur de l’Iran ; sinon, l’appel au dialogue n’est qu’une justification hypocrite, de la part de l’Occident, qui n’a jamais respecté les droits du peuple iranien.

Par ailleurs, le succès de toutes négociations dépendra de deux facteurs : primo, le dialogue ne doit pas porter préjudice au droit du peuple iranien à bénéficier, pleinement, de son droit au nucléaire civil ; secundo, si les interlocuteurs occidentaux de l’Iran souhaitent que la confiance s’installe, de part et d’autre, ils ne doivent pas limiter le dialogue au programme nucléaire de la RII. Si les pourparlers n’ont pas encore apporté de résultats tangibles, c’est plutôt en raison de l’absence d’une démarche positive, de la part des 5+1, pour gagner la confiance de la partie iranienne.

En outre, au lieu d’essayer de créer une ambiance de confiance mutuelle, l’Occident impose à l’Iran sanctions, guerre psychologique, pressions politiques, menaces militaires… en souhaitant qu’un mécontentement de la situation économique, à l’intérieur, mène l’Iran à revenir sur ses positions de principe, quant à son programme nucléaire civil. En insistant sur la poursuite de cette démarche illogique, les Etats-Unis montrent qu’ils ne souhaitent pas vraiment le règlement des différends autour de la table des négociations, d’où leurs fausses justifications, exprimées, cette fois-ci, par Mme Clinton.

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