Nous l’indiquions déjà dans notre édition d’hier. L’intersession parlementaire aura été mouvementée au sein de l’Assemblée nationale à Ngoa Ekellé. Marquée notamment par la levée de l’immunité parlementaire de Dieudonné Ambassa Zang, député Rdpc de la Mefou et Afamba. Ce dernier qui a depuis lors quitté le Cameroun, a néanmoins tenu à s’excuser de son absence, comme le veulent les usages en vigueur dans cette institution, comme la révélé Djibril Cavaye Yeguié, le président de la Chambre, à l’ouverture des travaux de la troisième session de l’année en cours ” Pour des raisons de santé, et en raison des obligations liées à l’exercice de leur mandat, les députés suivants vous prient de les excuser : Ambassa Zang… ” Mais contrairement aux usages, le président de l’institution ne prendra pas le soin d’indiquer qui est habileté à voter en lieu et place du député absent.
Pourtant, c’est un Cavaye Yeguié particulièrement d’attaque qui a pris la parole face à ses collègues députés et au gouvernement qui était conduit pour la première fois par le nouveau Premier ministre Philémon Yang. Passé les habituels souhaits de bienvenue, il a été question de rappeler le principal objet de la présente session parlementaire qui est ” prioritairement consacrée à l’examen et au vote du budget de l’Etat.” Une session qui s’ouvre selon lui ” dans un contexte marqué par la crise économique mondiale. ” Si pour le président de l’Assemblée nationale, ” les spécialistes s’accordent à dire que le pire est certainement derrière nous (et que) la sortie de la crise (est à envisager) à compter du deuxième semestre 2010 “, ” Les contre coups de cette crise ont profondément atteint notre pays. Plusieurs secteurs de notre économie ont ainsi été touchés pour ne pas dire sinistrés. “
Pour le président de l’Assemblée nationale, le secteur le plus touché est le secteur agricole marqué par d’importants déficits. ” Après la crise énergétique, un tel déficit ne peut que causer davantage de tort au Cameroun, pays essentiellement agricole. ” Et Cavaye Yeguié Djibril d’indiquer que ” selon certaines statistiques, le Cameroun importe chaque année 120 000 tonnes de maïs… S’agissant du riz, notre pays est pratiquement dépendant de l’extérieur. Nous importons en moyenne 450 000 tonnes par an. Quant aux difficultés de la filière coton, elles ne cessent de s’aggraver.
” Et le président de l’Assemblée nationale d’ajouter attendre ” beaucoup du plan de relance de l’agriculture annoncé par le gouvernement “, car selon lui, les exemples cités ” illustrent à souhait l’importante saignée des devises que subit le Cameroun. ” Toutes choses qui devraient à son avis amener à la promotion de ” la production nationale (qui) contribuerait non seulement à raffermir notre sécurité alimentaire. ” Un secteur rural que le président de l’Assemblée nationale souhaite voir doté ” d’un nouvel organisme qui financerait l’agriculture à l’instar du Fonader il y a quelques années. “
S’il a indiqué que l’Assemblée nationale souhaite voir le gouvernement veiller à entretenir de bonnes relations avec les institutions financières internationales, il a par ailleurs recommandé la prudence car pour lui, ” il serait malvenu qu’à peine sorti du joug de l’ajustement structurel, nous retombions dans les travers d’antan qui nous ont empêché de mener nos politiques autonomes. ” Allusion à peine voilée au retour des financements du Fonds monétaire international (Fmi) après la lettre d’intention du Premier ministre au patron de cette institution le 18 juin dernier.
Une sortie du président de l’institution qui semble plutôt laisser sceptique dans les rangs de l’opposition ” Je réagis avec grande prudence. Nous avons été habitués à avoir de beaux discours. Est-ce qu’on peut s’attendre à des réalisations concrètes. On parle de l’emploi des jeunes.
A la fin de l’année, peut-on donner des chiffres pour dire ce qui a été fait dans ce sens “, n’a pas manqué d’indiquer Joseph Banadzem, le président du groupe parlementaire Sdf qui s’est par ailleurs indigné de ce qu’une fois de plus, le gouvernement n’a pas respecté les dispositions législatives qui veulent que le projet de budget arrive sur la table des députés quinze jours avant l’ouverture de la session parlementaire.