Dans cette lettre datée du 18 novembre 2009, le porte-parole du RJC, Sismondi Barlev Bidjocka, appelle à la responsabilité de cette structure chargée d’organiser et de superviser les échéances électorales, dont la prochaine présidentielle qui devront participer à renforcer la crédibilité de notre démocratie. «Le Rassemblement de la jeunesse camerounaise […] vous a interpellé à travers une lettre il y a quelques mois sur les retards à propos du démembrement de votre organe», y lit-on. Dans cette lettre au président d’Elecam, le RJC annonce la mise en place d’un contrôle parallèle et rigoureux du processus électoral.
Il réclame à cet effet que soit remis un reçu à chaque citoyen après chaque inscription sur les listes électorales ; que le code électoral, outil de travail capital pour toute élection transparente, soit vulgarisé. Pour sa part, le RJC entend former les jeunes camerounais sur les enjeux et leur expliquer ce code électoral, comment s’inscrire, se porter candidat, voter, et contrôler le dépouillement. «Nous allons même expliquer comment la tricherie se fait, et nous ne tolérerons pas que quelqu’un se déclare vainqueur alors qu’il ne l’est pas, ou que vous déclariez vainqueur celui qui ne l’est pas.
Par le passé, on a accusé la jeunesse d’avoir déserté les urnes. Cette fois, nous sommes déterminés à y retourner et défendre notre choix afin de libérer les énergies pour le développement, et surtout protéger et sensibiliser les jeunes contre les manipulations au vote multiple», affirme Sismondi B. Bidjocka.
La société civile défie les politiques
Le RJC, jeune organisation de la société civile a-t-il les moyens de réussir là où les partis de l’opposition échouent jusqu’ici, c’est-à-dire défendre le vote des électeurs ? «La moindre plainte sera filmée, photographiée, recensée et diffusée sur France 24 et Africa 24 et tous les autres médias avec qui nous avons des partenariats, grâce à un don de matériel informatique de pointe (Modem internet pour avoir les résultats de dépouillement en temps réel, appareils photos, téléphone, fax…).
Le but étant à la fin de crédibiliser ou décrédibiliser le processus et le déroulement aux cas où les choses se seront bien ou mal passées, en prenant l’opinion à témoin. Il s’agit de marquer notre détermination à choisir notre président, qu’il soit effectivement le fruit du vote. Autrement aucune force publique ne pourra nous arrêter, aucune», répond son président. ELECAM qui fait depuis la nomination de ses membres l’objet de critiques acerbes de la classe politique (le dernier en date provient de Garga Haman Adji ui a déposé une plainte à la Cour suprême), sait désormais qu’au-delà des élucubrations politiques, les organisations de la société civile ont décidé de rentrer de plain-pied dans la danse.
Car ce mouvement qui revendique fédérer à ce jour 729 associations de jeunes et environ 47 000 adhérents, garantit une forte participation des jeunes à la prochaine élection présidentielle. «Nous comptons peser sur le processus électoral et le choix final. Les jeunes sont 75% de la population nationale et donc un poids électoral essentiel», conclut le RJC.
D’ailleurs on se souvient que dans leur mémorandum d’avril dernier, le RJC proposait entre autres mesures déjà : la fixation du salaire du président de la République à un taux raisonnable et connu de tous ; la publication annuelle ou plus, des bulletins de santé du président de la République ; la mise en place d’une procédure de destitution du président de la République en cas de mensonge politique, faute grave ou haute trahison ; la revue à la baisse du budget de la présidence de la République ; le désenclavement systématique des pistes rurales pour l’acheminement des vivres ; la majoration des budgets d’investissement des ministères au détriment du budget de fonctionnement à revoir à la baisse ; la fixation des plafonds de consommation d’eau, électricité et téléphone aux ministères…