Boomerang. Quand les sanctions US favorisent le business Iran/Russie

Poutine et Rohani

Les ennemis de mes ennemis seraient-ils mes amis ? Cela y ressemble …

Quoiqu’il en soit, les deux « pestiférés » du moment : la Russie et l’Iran pourraient trouver un terrain d’entente autour de la vente et l’achat de la pétrole… L’un et l’autre profitant à leur manière du bannissement des Etats-Unis pour faire affaire.

L’Iran serait en effet sur le point de trouver un nouveau moyen d’exporter une partie de son pétrole en signant un partenariat avec un autre pays visé par des sanctions économiques : la Russie.

Téhéran et Moscou s’apprêteraient ainsi à conclure un accord de 20 milliards de dollars prévoyant la livraison durant deux à trois ans de 500 000 barils de brut iranien par jour à la Russie en contrepartie de la fourniture d’équipements russes. Les discussions, entamées en novembre 2013, seraient bien avancées. Selon l’agence Reuters, les deux parties seraient actuellement en cours de négociation sur le tarif du pétrole.

Cet accord, surnommé ironiquement « Oil-for-Goods », en référence au programme « Oil-for-Food » mis en place par les Nations unies en Irak dans les années 1990 pour officiellement limiter l’impact sur la population locale des sanctions visant Saddam Hussein, pourrait représenter le cas échéant un véritable affront pour les Occidentaux.

En janvier déjà, alors que des rumeurs laissaient entendre qu’une telle entente était susceptible de voir le jour, la Maison-Blanche avait fait part de sa « grande préoccupation ». Ajoutant qu’un tel accord pourrait mettre à mal les négociations en cours avec l’Iran sur le dossier nucléaire.

Mais alors que Moscou pourrait ainsi profiter de l’opportunité pour acquérir du brut bon marché pour sa consommation intérieure, et vendre sa propre production sur le marché européen à un prix plus élevé, le durcissement, depuis 2012, des sanctions prises à l’encontre de Téhéran, a réduit quant à lui les exportations de brut iranien à 1 million de barils par jour,contre près de 6 millions avant la Révolution islamique de 1979.

Alors que la crise ukrainienne fournit à l’Iran une véritable aubaine d’écouler son or noir, il n’est pas sûr que la reprise du dialogue mené avec la communauté internationale ne lui assure des avantages financiers aussi alléchants. A moins que – nouvelle ironie du sort – elle ne monnaie avec les Etats-Unis son manque de zèle à répondre aux propositions de la Russie. Washington souhaitant également profiter des tensions officielles entre Vladimir Poutine et l’Union européenne pour écouler son gaz de schiste et s’implanter sur le marché européen  via Goldman Sachs …

Source : armenews.com, Reuters

Elisabeth Studer www.leblogfinance.com – 20 avril 2014

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