Renforcement de l'arsenal militaire du pays dans la perspective de confrontations éventuelles ou approvisionnement de bandes armées en vue de déstabiliser le Cameroun ? Difficile de se prononcer avec exactitude sur les propriétaires du navire chargé de 24 conteneurs d'équipements militaires dont l'interception en Tunisie alimente l'actualité camerounaise de ces dernières 72 heures.
Des agents douaniers et militaires tunisiens en service au Port de Sfax en Tunisie ont effectué en fin de semaine dernière des perquisitions dans un bateau en provenance de Russie et battant pavillon panaméen, dont la destination finale était le Cameroun.
Selon des sources crédibles mais officieuses, le bateau transportait 24 conteneurs chargés d'équipements militaires (camions, voitures blindées, véhicules militaires de transport de troupes blindés…). Bref, de quoi soutenir une confrontation armée de longue durée.
Un communiqué officiel de la douane tunisienne qui confirme le chiffre de 24 conteneurs, laisse cependant planer le doute sur le contenu du navire qu'une panne technique a contraint de faire escale au port de Sfax, en affirmant « qu'à la fouille de l'intérieur du navire, il s'est avéré qu'il contenait 24 conteneurs dont le contenu n'est pas déclaré .».
Une source de la douane tunisienne contactée par l'agence TAP abonde dans le même sens : « Aucune arme n'a encore été retrouvée à bord du navire et les opérations de contrôle et de fouille se poursuivent encore au port tunisien ».
Mais sans convaincre pour autant, ces informations officielles ayant plutôt l'air de dérobades dans le but de noyer le poisson. Au Cameroun en effet, la crainte est grande que le Cameroun soit en train de se surarmer pour faire face militairement aux sécessionnistes anglophones. Et le nom du pays de départ du navire (la Russie) dont on sait qu'il est résolument engagé derrière le gouvernement camerounais en guerre non seulement contre le terrorisme islamiste, mais aussi contre l'insurrection séparatiste de la minorité anglophone du pays qui projette depuis quelques années de créer un Etat indépendant d'Ambazonie regroupant les deux régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, suffit à donner un certain crédit à cette appréhension.
Il n’en reste pas moins que des entités opposées au gouvernement camerounais pourraient être derrière cette tentative d’approvisionnement en armes, d’autres sources en Tunisie citées par la radio Shems Fm ayant fait état de la découverte dans les conteneurs de “barbelés et de nombreux équipements pour un camp militaire mobile”, ou évoqué le fait qu’avant son interception en Tunisie, le navire avait traversé plusieurs pays où il aurait vendu des équipements ou cherché à les vendre illégalement.
Nous y reviendrons.