Monsieur, vous êtes né en quelle année ? », demande l’un des officiels à Franck Elemba, qui doit prendre part au lancer de poids ce vendredi 3 juillet au stade Roumdé-Adjia de Garoua. L’air sûr de lui, le jeune homme lui répond : « Je suis né le 21 juillet 1990».
C’est vrai qu’avec sa démarche, « comme un gladiateur », d’après le lanceur camerounais Koga Danbayaoula, et sa grande taille (1, 98m), on ne donnerait pas facilement 19 ans à ce jeune homme, qui est le recordman congolais en lancer de poids.
Après avoir remporté plusieurs médailles en judo (champion du Congo dans toutes les catégories) à Brazzaville au Congo, Franck Elemba Owaka entre dans l’athlétisme en 2006, avec pour coach Vincent Mouyingam. « Mon frère aîné était champion du Congo d’athlétisme et il m’a demandé un jour de m’intéresser aussi à l’athlétisme. Connaissant mon potentiel, il m’a conseillé le lancer », confie le sociétaire du club Unisport de Brazzaville.
Owaka, son frère aîné, ne s’est pas trompé, puisque juste après trois mois d’entraînement, Franck Elemba a réalisé une performance de 13, 80m : le record de sa région. « La seule chose qui m’a perturbé dans mon élan, ce sont mes études, parce que j’étais parfois partagé entre lire mes cahiers et aller aux entraînements », confie l’ancien élève du Collège d’enseignement général de Légaboka à Brazzaville au Congo.
Mais celui qui dit vouloir terminer champion du monde a dû abandonner les études en classe de terminale au lycée technique du 5 février du Congo Brazzaville pour se « consacrer uniquement à l’athlétisme ». « Je suis satisfait de mes performances, car ceci permet que tous ceux qui croient en moi continuent de me faire confiance. Quand je venais pour le Mémorial Hayatou, la Fédération congolaise d’athlétisme m’a demandé d’améliorer mon record qui était alors de 15, 90m. Je l’ai fait et je suis fier d’avoir établi le nouveau record de mon pays », dit le jeune espoir congolais.
Fiche personnelle
Prénom : Franck
Nom : Elemba Owaka
Date de naissance : le 21 juillet 1990 à Brazzaville
Palmarès
– Record du Congo au lancer du poids (16, 40m)
– Classé troisième au meeting de Yaoundé en 2009
Réactions
Jacques Sébastien Mbous, président de la Fécathlétisme : « C’est l’un des meilleurs tournois de la saison »
La saison tire à sa fin et les athlètes continuent de montrer leur engouement pour l’athlétisme ; il n’y a qu’à voir le nombre de ceux qui ont pris part à ce mémorial pour comprendre que notre travail a un impact direct sur les performances de ces athlètes. Cette forte participation a aussi permis de susciter l’émulation chez tous ces athlètes et, en ce qui concerne les performances, l’histoire retiendra que le Congolais Franck Elemba a battu le record de son pays à Garoua.
Christian Sanga, vainqueur au 200m : « Je sens mon niveau meilleur »
Je me suis senti très en forme avant le début de cette compétition. Mon souci était de courir contre moi-même, car j’ai l’ambition d’améliorer mon niveau. Ceci m’a demandé beaucoup de travail et je suis satisfait que la fédération organise des compétitions à des intervalles de temps réduits pour nous permettre de nous frotter aux autres. Au terme de la compétition, je sens mon niveau meilleur qu’avant son début.
Mahamat Moussa, athlète tchadien, vainqueur du 400m : « J’ai eu raison d’Oscar Bouba »
Je suis parti de chez moi avec la ferme ambition de m’imposer ici à Garoua. Je suis satisfait de ma course, car en réalité, je suis venu affronter le Camerounais Oscar Bouba qui, depuis quelque temps, est toujours en tête contre moi. Je suis également fier de moi parce que cette course n’a pas du tout été facile et parce que j’ai eu raison d’Oscar Bouba. Après cette victoire, je donne rendez-vous à Oscar au championnat d’Afrique centrale, au Gabon.
Marie-Gisèle Eleme, vainqueur au 100m : « J’ai voulu prendre ma revanche »
Au 200m, les pratiquantes habituelles des courses de vitesse que nous sommes ont été battues par une sauteuse qui en était à son premier essai dans cette discipline. Quand je suis entrée dans la piste pour le 100m, j’ai voulu prendre ma revanche afin que les gens comprennent que je n’ai pas perdu au 200m parce que mon niveau était en baisse ; j’ai juste mal négocié le virage vers la fin de la course et je me suis fait prendre. Au 100m, la course avait une autre physionomie, des athlètes plus décidées, et j’ai pu terminer en tête.