La décision des Etats-Unis de se retirer du Conseil des droits de l’homme de l’ONU n’a pas surpris grand monde, tant, en un peu plus d’un an de magistère, le très prévisible chef de l’administration américaine, personnage décidément erratique et dont l’instabilité des humeurs est désormais à classer dans le registre des graves pathologies contemporaines, a habitué son monde à ses retraits fracassants et impudiques des accords et organisations internationaux susceptibles de garantir la paix dans le monde chaque fois que son petit doigt le lui dicte.
La sortie de l’accord de Paris sur le climat, c’est lui ; le retrait de l’Unesco en représailles à la reconnaissance par cette institution onusienne de la ville d’Hébron comme un site palestinien «d’une valeur universelle exceptionnelle», c’est encore lui ; le retrait de l’accord nucléaire avec l’Iran pourtant endossé par les Nations unies et toujours soutenu par les alliés américains de l’Union Européenne, c’est toujours lui. Et l’on en passe, la suspension des financements américains à certains organes de l’ONU, n’étant à côté de ces claquements de porte qu’un épiphénomène.
En attendant la sortie carrément de l’ONU-même, et par conséquent l’expulsion de son siège de la ville de New-York sous la dictée de monsieur Trump le fantasque, le monde ne peut qu’en avoir son métabolisme retourné par le retrait du Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour « partialité systématique à l’encontre d’Israël », d’un qui pays passé maître dans l’art de donner des leçons de droits de l’homme aux autres pays du monde, et qui vient de tourner le dos, mieux de faire un doigt d’honneur à la seule instance au sein de laquelle les cris des opprimés relatifs au respect des droits de l’homme ont le plus de chance d’avoir un écho significatif.
Nikky Haley, professeure des droits de l’homme quand il s’agit de brocarder Joseph Kabila, voix armée yankee à l’ONU quand il faut crier l’admiration des Etats-Unis pour Israël, bourreau permanent du peuple palestinien.
«Nous prenons cette mesure parce que notre engagement ne nous permet pas de continuer à faire partie d’une organisation hypocrite et servant ses propres intérêts, qui fait des droits de l’homme un sujet de moquerie», a déclaré mardi la représentante étatsunienne à l’ONU, Nikky Haley, qualifiant au passage le Conseil dont elle avait appelé en 2017 à profonde une réforme, de «cloaque de partis pris politiques».
Cette décision, pour regrettable qu’elle soit, puisqu’elle «va mettre le pays en marge des initiatives mondiales cruciales pour défendre les droits de l’homme» comme l’a remarqué l’ONG de défense des droits de l’homme Human Rights Watch, a cependant un grand mérite : celui de conforter dans l’esprit du reste du monde le statut de “grand Satan” accolé aux Etats-Unis dans les années 1980 par le défunt Guide de la Révolution Iranienne, l’Ayatollah Khomeiny, et par conséquent de mettre le reste du monde sur ses gardes par rapport à cette grande puissance qui a fait du soutien indéfectible à Israël, le pays qui viole le plus les droits humains au monde, son jeu favori.
Cet homme est dangereux !
Peut-être que les peuples et pays qui aspirent à la liberté sur cette planète devraient se préparer à faire face aux Etats-Unis qui [se] sortent progressivement de toutes les institutions responsables de la garantie de la paix et de l’harmonie dans le monde, et sont probablement en train de s’apprêter à attaquer tous ceux qui ne pensent pas comme eux, qu’Israël a le droit de jouer à « chasseur tire lapin » avec les Palestiniens sans que personne n’ose élever la voix.