Le porte-parole du gouvernement de la RDC, Lambert Mende Omalanga lors d'un point de presse à Kinshasa, le 03/01/2018. Radio Okapi/Ph. John Bompengo (Source: radio Okapi)
Alors que les Congolais sont accrochés aux lèvres de la Cour constitutionnelle engagé depuis mardi dans l'examen du recours du candidat Martin Fayulu qui affirme avoir remporté le scrutin présidentiel, contrairement aux résultats provisoires de la CENI qui donnnt plutôt l'opposant Tshisekedi vainqueur, l'Union africaine réunie à son siège à Addis-Abeba jeudi a demandé à l'auguste institution de suspendre son travail et de ne pas proclamer les résultats attendus au plus tard samedi. Une injonction qui a eu le don de sortir Kinshasa de ses gonds.
Exaspérées par cette énième injonction qui vient à la suite de celles proférées par la France et l'Union Européennes, les autorités de la République démocratique du Congo n'ont pas usé de circonlocutions pour dire leur rejet de cette proposition indécente de l'Union Africaine de repousser la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle, et surtout cette attitude sans précédent de l'organisation régionale qui tend à leur dicter la conduite des affaires (électorales) de leur pays.
«Je ne pense pas qu’il appartienne au gouvernement ou même à l’Union africaine de dire à la Cour ce qu’elle doit faire», a réagi Lambert Mende, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement qui a cependant affirmé que a déclaré que la délégation de l’UA annoncée lundi prochain était la bienvenue mais que la mission de bons offices deladite délégation n'allait en aucun cas impacter le processus postélectoral.
Catégorique, Lambert Mende a rappelé à l'UA : « La Cour est indépendante, et de nous et de l’Union africaine », avant de s'interroger : « Je ne sais pas s’il y a des pays où on peut interférer comme ça dans une procédure légale ».
Jeudi, l'Union Africaine avait rendu public un communiqué dans lequel elle émettait « des doutes sérieux sur la conformité des résultats provisoires, tels qu’ils ont été proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) » et, « En conséquence, les chefs d'État et de gouvernement demandent la suspension de la proclamation des résultats définitifs des élections ».
Réponse du berger à la bergère par la voix de Lambert Mende : « La Cour fera ce qui est bon pour la manifestation de la vérité. Nous devons lui faire tous confiance » a-t-il répliqué, se disant convaincu que l’UA marquerait au final son « respect dû » aux institutions congolaises.