C’est le branle-bas en Côte d’Ivoire où la presse relaie depuis vendredi matin, des informations émanant de sources sécuritaires et faisant état d’une convocation en préparation dans les coulisses de la gendarmerie nationale ivoirienne de monsieur Soro Kigbafori Guillaume, ci-devant président de l’Assemblée Nationale.
Que serait-il reproché à l’allié défroqué de Alassane Ouattara, qui a servi presqu’une dizaine d’années durant, de paravent à la coalition France-ONU-Ouattara pour la déstabilisation à travers une longue guerre civile particulièrement meurtrière du régime Gbagbo ? Difficile de le dire d’autant que la convocation sus-évoquée n’est pas encore effective.
Mais bon nombre de ceux qui témoignent du « caractère intègre de l’homme Soro partout où il a eu à assumer d’importantes responsabilités étatiques, que ce soit sous le président Gbagbo ou sous son successeur et actuel dirigeant ivoirien », estiment que la convocation annoncée de celui qui a été vivement poussé à la porte de la chambre basse du parlement ivoirien « ne peut nullement être liée à une quelconque affaire de malversations dans la gestion des biens de l’Etat ».
Les spéculations vont donc bon train à Abidjan en particulier, où d’aucuns évoquent une histoire de règlements de comptes politiques, qui pourraient se décliner en accusations d’atteinte à la sûreté de l’Etat, avec en ligne de mire les révoltes successives des anciens rebelles incorporés dans l’armée qui revendiquaient des rétributions conséquentes pour leurs actions du temps où ils évoluaient sous la bannière des Forces Nouvelles dirigées par Soro. On se souvient que le silence de Soro à l’époque de ce soulèvement avaient été interprété par les caciques du régime Ouattara comme une caution aux actions des auteurs de ces revendications qui avaient sérieusement ébranlé Alassane Ouattara, l’obligeant même à faire profil bas et à y accéder favorablement, mais à contrecœur.
Par la suite, le bras droit de Soro, Souleymane Kamaraté alias “Soul to Soul”, avait été arrêté et placé en détention pour « complot contre l’autorité de l’Etat» subséquemment à la « découverte » à sa résidence d’une cache d’armes, augurant déjà d’une escalade de la défiance entre le chef de l’exécutif ivoirien et son ancien bras armé.
Ces derniers temps encore, le refus de Soro d’adhérer au RHDP, formation politique née de la fusion du RDR parti originel de Alassane Ouattara et de l’aile dissidente du PDCI fondé par l’ancien président, Félix Houphouet Boigny, et les invectives lancées en direction de Soro par les pro-Ouattara fervents partisans de cette fusion, avaient tout simplement ravivé l’hostilité sourde entre les deux hommes, au point où Soro a dû déclarer que Ouattara était moins tolérant que leur ancien ennemi commun, Laurent Gbagbo.
Autant de choses qui font craindre qu’une convocation éventuelle de Guillaume Soro par la gendarmerie ne soit le début d’un processus de mise au frais, pour museler un adversaire politique potentiel, l’ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale ayant clairement affirmé clairement son ambition de constituer une alternative à son ancien mentor.
Il est cependant à craindre qu’une tentative de neutralisation de Guillaume Soro soit aussi le début de la fin de l’aventure pouvoiriste de l’actuel homme fort d’Abidjan.
Alassane Ouattara ayant fait boire le lait de la déstabilisation à Soro, il n’est pas à exclure que celui-ci se remette à vouloir en boire de nouveau, maintenant qu’il se sent menacé.
Cliquer sur le lien ci-après, pour prendre connaissance des menaces qui commencent à fuser depuis l’annonce de l’éventuelle convocation de l’ancien leader des “Forces Nouvelles” : https://www.youtube.com/watch?v=54z3w1wDfoI