Le durcissement des autorités camerounaises vis-à-vis des prisonniers politiques réclamant leur proximité avec Maurice Kamto prend une autre tournure de plus en plus indescriptible. Ces derniers ont multiplié ces derniers temps des actes de défiance vis-à-vis du pouvoir auquel ils imputent leur arrestation et détention depuis trois mois, celui-ci, en revanche fait tout pour leur compliquer le séjour carcéral.
En réponse par exemple au port des maillots floqués CAN 2019 lors de la dernière audience par des militants du MRC qui tenaient à rappeler à la mémoire collective l’un des mobiles de leur arrestation, à savoir la dénonciation des détournements massifs des deniers publics ayant entrainé le retrait de la Coupe d’Afrique des Nations de football 2019 les responsables de l’administration de la prison centrale de Yaoundé avaient décidé mardi d’empêcher les militants du MRC de s’habiller de nouveau de cette façon provocatrice pour les autorités judiciaires.
C’est ainsi que face à l’obstination des militants du MRC d’arborer leurs maillots CAN 2019, ordre à été donné non pas aux gardiens de prison de les contraindre à adopter une attitude contraire, mais à d’autres prisonniers –de droit commun cette fois-ci- de régler leurs comptes aux militants du MRC récalcitrants. D’où la bagarre générale qui a éclaté ce matin entre les deux camps, faisant de nombreux blessés semble-t-il dans les rangs du Mrc qui, bien entendu, sont de loin minoritaires, par rapport à ceux qui jouaient l’obtention de quelques faveurs de la direction de la ^prison, et qui, compte tenu de l’enfer que représente la prison, sont prêts à tout pour obtenir seulement d’une once de bons sentiments de la part d’un maton.
Finalement, les militants du Mrc, non autorisés à se vêtir du maillot à problèmes (quoique certains l’aient arborés mais complètement en lambeaux à cause de la bagarre) ont fini par être extraits de force de la prison pour être amenés au tribunal.
Mais des heures après leur départ de la prison sous forte escorte, ils n’étaient toujours pas arrivés au Palais de Justice et beaucoup ont craint qu’ils aient été conduits vers une destination inconnue pour être liquidés comme cela se murmure de plus en plus au Cameroun ces derniers jours « pour, dit-on, leur montrer un petit exemple de ce que rien n’est au-dessus de la force de l’Etat ».
Plus de peur que de mal finalement, car aux dernières nouvelles, les prisonniers du MRC ont été transférés sans en avoir connaissance, pour la prison militaire du Secrétariat d’Etat à la Défense où, selon nos sources, les gendarmes beaucoup mieux formés à la répression que les gardiens de prison, ont « “promis” à leur hiérarchie, de réduire les rebelles à leur plus simple expression en peu de jours ».