La chasse est finie, le Cameroun n’est plus de la partie. Les pouliches d’Enow Ngachu qui affrontaient hier en demi-finale, les Equato-guinéennes ont été éliminées, battues sur le score de 2 buts à 0.
La finale de cette 8e Can féminine se jouera sans le Cameroun. La demi-finale Cameroun-Guinée équatoriale que nous annoncions comme un match aux allures revanchardes a scellé le sort de la meilleure équipe africaine 2011. C’est finalement le pays hôte qui a eu raison du Cameroun en lui imposant par la force du jeu la loi du domicile. D’ailleurs, le Nzalang national est arrivé à cette rencontre avec le moral au plus haut, après avoir gagné les trois matchs du groupe A, tout en étant le plus grand buteur du tournoi et la seule équipe à n’avoir encaissé aucun but.
Suffisant pour inquiéter les Lionnes indomptables du Cameroun, qui, même si lors du dernier match de leur groupe n’ont pu gagner contre les Antilopes d’Éthiopie, ont su batailler dur pour éviter l’humiliation que leur avait promise leur éternelle ennemie. Seulement, la volonté, la détermination et la force physique des fauves n’ont pas suffi à désillusionner des filles du Nzalang bien préparées et mieux organisées. Le sélectionneur argentin Esteban Becker ayant mis sur pied un plan anti-fauves que les Camerounaises n’ont pu contourner.
Résultat des courses : les Lionnes ont été dévorées, vaincues par deux coups de griffes mortelles. C’est à la sixième minute que les Equato-guinéennes inscrivent le premier but de la rencontre. Sur un contre, Chinasa Okoro, bien servi dans le dos de la défense réussit à clouer d’un tir du droit Jeannette Ngo Ndom, la gardienne des Lionnes. Avec cet avantage, l’équipe locale, poussée par un public tonitruant, va se sentir très motivée au point d’en inscrire un second à la 40e minute par l’entremise d’Anonma Genoveva.
Ce but va être très controversé par le banc de touche camerounais. Les multiples tentatives du Cameroun à réduire la marque vont s’avérer vaines puisque la muraille défensive érigée par l’adversaire est parée à toute éventualité. Rien ne passe. Mani Christine, Gabrielle Aboudi Onguéné, Francine Zouga, Raïssa Feudjou et Cie quoique nourries de bonnes intentions offensives, vont être contraintes à jouer dans leur moitié de terrain. Faute de mieux. Les deux équipes vont à la pause sur le score de 2 buts à zéro.
Année sabbatique
A la reprise, la domination équato-guinéenne reprend droit de cité. On dirait même que le Cameroun subit le jeu, psychologiquement démotivé. Le public, plus que jamais derrière son équipe continue de tonner. Sur le stade, les Guinéennes carburent. N’eût été la maladresse de certains attaquants, les Lionnes auraient même encaissé un troisième voire un quatrième but dans le cours du jeu. Le coup de sifflet final retentit comme une délivrance pour les pouliches d’Enow Ngachu qui n’auront pas tout de même démérité.
La course vers le sacre s’achève mais la conquête de la troisième place ne fait que commencer. Elles attendent de connaître leurs adversaires au terme de la rencontre qui oppose le Nigeria à l’Afrique du Sud. C’est donc une année sabbatique pour les sélections nationales au Cameroun. L’élimination des Lionnes est venue compléter la couche déjà saturée des déboires de nos « valeureux » représentants. Après la déconvenue des Juniors, la débâcle des séniors et la grosse désillusion des cadets qui n’ont pu obtenir leur ticket de qualification pour la Can, le football féminin seul espoir encore en lice, vient de connaître la déroute. Dur, dur.
Christian TCHAPMI